A dix-huit ans, on atteint légalement la maturité. Mais Le Quotidien n’a pas attendu cet âge pour s’émanciper. Nos fidèles lecteurs savent que l’enfant qu’ils tiennent chaque matin entre les mains a marché sans avoir jamais rampé. C’est que, comme Le Cid, il a vu le jour dans des conditions qui l’ont endurci.
Lors de la célébration de notre millième numéro, il a été rappelé que certaines des «fées» qui s’étaient penchées sur notre berceau, ne nous voyaient pas vivre au-delà de 3 mois. Cette prédiction, au lieu de nous décourager, nous avait au contraire revigorés, et donné encore plus de volonté et de détermination à les faire mentir. Beaucoup de ces gens sont revenus après de leurs sombres prédictions pour saluer le travail de l’équipe rédactionnelle.
Nous savions aussi que si de nombreuses personnes se sont faites prophètes de notre malheur, c’est parce qu’elles n’ont jamais pu cerner et comprendre ce journal et sa ligne éditoriale. Dès le premier jour, certains se sont dit convaincus que derrière son fondateur et administrateur, se cachaient des intérêts occultes -politiques ou économiques-, selon les interlocuteurs. Et en fonction de ces filtres, on lisait et disséquait nos articles, qui démentaient leurs croyances. Ce que ces personnes ne saisissaient pas, c’est l’ingrédient rare qui fait la spécificité de ce journal. Un ingrédient qui aurait dû être facile à trouver dans toutes les maisons de presse, et dont, contrairement à celui des inventeurs d’une très célèbre boisson gazeuse inventée à Atlanta, nous ne revendiquons pas le monopole. Il s’agit de la liberté totale de tous nos rédacteurs, ainsi que notre amour de la vérité.
Nous sommes fiers d’écrire de manière très lisible que dans ce journal, personne ne travaille sous la dictée, et que la diversité des opinions n’est pas une faute condamnable. Personne ne peut affirmer avoir jamais été censuré dans les colonnes du journal pour ses opinions. Des plumes bien connues ont pu ici, exprimer des points de vue en total porte-à-faux avec ceux du propriétaire du journal, et n’ont jamais été sanctionnées pour cela. Celui qui prétendrait le contraire aurait tout le loisir d’en apporter la preuve, et nous la publierons.
Dans un environnement de précarité sociale et économique pour des organes de presse et des journalistes, cette particularité a toujours fait tache, et nous a valu, et continue même à nous valoir, des moments difficiles vis-à-vis de tous les pouvoirs et groupes de pression. Les 18 ans que célèbre aujourd’hui votre journal, ont été parsemés d’embûches. Le pouvoir du Président Wade ne cachait pas sa volonté de nous enterrer. Il est passé et nous sommes toujours là. Et prêts à relever les nouveaux défis qui s’imposent à nous.
Pour continuer à être attractifs par rapport aux attentes de notre public et de nos lecteurs, nous sommes conscients de la nécessité de nous adapter. De plus en plus, le journal papier se fait tailler des croupières par les nouvelles technologies de l’information. La maladie affecte tous les médias dans tous les pays du monde, et ceux qui ne s’ajustent pas sont condamnés à disparaître. Maintenant que nous sommes officiellement majeurs au regard de la loi, nous promettons à nos lecteurs des innovations, claires et irréversibles, qui leur démontreront notre volonté d’être encore avec eux dans les 18 prochaines années à venir pour leur assurer cet espace de liberté. Et pourquoi pas, bien longtemps encore après. Parce que nous sommes convaincus que le meilleur est encore à venir !