Edouard Gemayel, qui est réputé pour ses revirements spectaculaires sur la situation économique du Sénégal, mérite-t-il le respect des Sénégalais ?


Disons en langage clair que ce monsieur du Fmi, qui semble naviguer dans le sens du vent, n’est ni plus ni moins qu’un situationniste de mauvais goût !
Excusez ce crime de lèse-majesté, si le Fonds monétaire international (Fmi) est devenu la nouvelle religion du monde.
C’est ce grand défenseur zélé de la politique économique du Président Macky Sall, Edouard Gemayel, qui revient pour nous dire : «On n’a jamais vu une dette aussi importante en Afrique.»
On peut ainsi dire, sans aucune forme d’exagération, que Edouard Gemayel n’a aucune considération pour le Peuple sénégalais ! L’actuel représentant du Fmi au Sénégal, qui avait accordé un certificat de satisfecit au régime de Macky Sall, devait avoir de la pudeur à prononcer cette phrase assassine, qui dévoile son manque de sérieux et son comportement qui frise le ridicule. Il ne lui restait alors qu’à faire profil bas, tellement il a été massacré par ses voltefaces sidérantes, en l’espace de moins de deux ans. Le Fmi semble finalement accepter sa responsabilité dans cette affaire, en annonçant la possibilité de poursuivre une enquête interne, afin de comprendre ce qui est à l’origine de cette dette non déclarée, qui n’a pas encore révélé tous ses secrets. Alors quels enseignements devons-nous tirer de tout cela ?
Il est important de comprendre que le Fmi, qui n’est ni une maison verre ni une maison de charité, agit au moment opportun et au gré de ses intérêts.
Il est à l’image de cette belle femme convoitée, qui peut se permettre des bouderies, des allers et retours, tout en gardant la tête froide, afin de mieux contrôler le jeu et d’exiger ses conditions.
Ce sont nos dirigeants politiques qui doivent comprendre que le Fmi n’est pas là pour les beaux yeux de qui que ce soit ! C’est dans ce sens qu’il faut interpréter le «désintéressement intéressé» que le Fmi a adopté à l’égard du Sénégal, qui est pourtant un cas intéressant à cause de ses richesses en pétrole et en gaz, en plus de sa force diplomatique et de sa position géostratégique qui est enviée dans le monde.
Même s’il faut également accepter que nos autorités ont mal joué, et très mal joué, en permettant au Fmi de dérouler tranquillement sa stratégie, pour arriver à nous réduire pratiquement à néant, et à nous faire languir honteusement et atrocement, nous obligeant ainsi à accepter facilement ses injonctions.
Il est à retenir que le Fmi, qui est un bailleur et un facilitateur, ne vient pas pour développer un pays. Ce n’est ni sa vocation ni son ambition !
Il appartient alors à chaque Etat de se démerder comme il peut, afin de trouver les meilleures solutions pour la résolution de ses propres problèmes.
Babacar Papis SAMBA
La Pensée complexe

