La Fédération des enseignants et éducateurs pour la République (Feer) a organisé samedi dernier une conférence sur «La problématique de la baisse de niveau dans le système éducatif». Cette rencontre, coïncidant avec la Journée internationale de l’enseignant, a constitué, selon le coordonnateur Amadou Diène, un cadre d’échanges pour diagnostiquer la situation, déterminer les causes et trouver des solutions à cette problématique du système éducatif.

Il a été célébré le 5 octobre dernier la Journée internationale de l’enseignant qui a été choisie par la Fédération des enseignants et éducateurs pour la République (Feer) pour réfléchir sur «La problématique de la baisse de niveau dans le système éducatif du Sénégal». Un débat qui structure le discours sur la situation de l’école publique qui connaît chaque année des remous entravant sa bonne marche. «Nous avons fait un constat lors de l’examen de Baccalauréat de 2019. Le taux de réussite tournait autour de 37%. Autrement dit, nous avons 75% d’échec avec tous les milliards qui ont été injectés dans le secteur éducatif. Effectivement nous sommes, comme l’ensemble de la communauté éducative, inquiets», a asséné Amadou Diène qui prolonge les discussions nées à la suite de la publication des résultats catastrophiques du Bac qui avaient provoqué des réactions outrées sur le niveau des potaches. Que faire ? «Après plusieurs réflexions, de discussions au sein même de notre plateforme, nous avons décidé de diagnostiquer, d’en parler et de trouver des pistes de solutions que nous allons soumettre au ministre de l’Education. Car l’école étant un élément essentiel du développement économique et social de notre pays, nous avons l’obligation, en tant que forces de propositions et de médiations, de réfléchir sur les grandes orientations et de montrer notre position par rapport à notre système éducatif», se défend le coordonnateur de la Fédération des enseignants et éducateurs pour la République. «C’est une première dans notre plateforme qui a été lancée le 28 octobre 2017, mais nous avons aussi d’autres séries d’activés qui vont participer à la valorisation de la fonction d’enseignant et à la préservation de notre outil de travail qui est l’école publique sénégalaise», enchaîne-t-il. En face, il y avait un homme qui maîtrise l’écosystème scolaire sénégalais. Ancien ministre de l’Education, Kalidou Diallo a estimé que «l’environnement systémique, scolaire, la question liée aux programmes, celle relative à la formation des enseignants, entre autres, constituent des facteurs déterminants dans cette baisse de niveau». Aussi, a-t-il appuyé, les effectifs pléthoriques dans les salles de classe sont parmi les causes parce qu’«on  est passé de 20, 30, 40 élèves à 70 et 120 par classe». Il s’agit-là des effets pervers liés à l’application du programme «Ecole pour tous» qui n’a pas connu des investissements conséquents pour supporter cette massification. M. Diallo a rappelé dans la foulée qu’en 1996, on était à 52% de taux de scolarisation, mais aujourd’hui on en est à 90%. «Cette situation de massification et de démocratisation de l’éducation pour que toutes les filles et tous les fils de la Nation soient dans le système éducatif fait qu’on ne peut pas avoir partout des salles de classe bâties et des enseignants bien formés», a analysé l’ancien ministre de l’Education par ailleurs animateur de la conférence organisée par la Fédé­ration des enseignants et éducateurs pour la République le 5 octobre dernier à l’Ecole nationale de développement sanitaire et social (Endss).