Le secteur de l’éducation est en pleine crise. Le G7, qui réclame toujours le respect des accords signés avec le gouvernement, entame son 5ème plan d’actions aujourd’hui. En plus des grèves de deux jours par semaine, les membres de cette organisation maintiennent leur décision de boycotter les évaluations du second semestre.
On est encore loin de la fin de la crise dans le secteur de l’éducation. Les enseignants membres du G7 sont à fond dans leur lutte pour le respect des accords signés avec le gouvernement en avril 2018. Les syndicats les plus représentatifs vont commencer à dérouler leur 5ème plan d’actions à partir de demain avec un débrayage à 9h. Et il en sera de même pour demain vendredi. Les membres de cette organisation, comme lors de leur précédent plan d’actions, prévoient des visites dans les établissements. Pour la deuxième semaine, le mouvement d’humeur sera ponctué par une grève totale le mardi 17 mars et un débrayage le mercredi qui sera suivi des Assemblées générales départementales. Les syndicalistes maintiennent aussi leur décision de boycotter les évaluations du second semestre.
Pour rappel, le Groupe des 7 syndicats les plus représentatifs exige le respect des accords signés avec le gouvernement le 30 avril 2018. Ce protocole d’accords découle de celui de 2014 signé à l’époque par l’ensemble des syndicats du secteur. Avec les élections de représentativité, le gouvernement a renégocié le protocole d’accords de 2014 avec les 7 syndicats les plus représentatifs. Depuis, ces derniers déplorent la timidité dans le respect des engagements pris par le gouvernement. Presque 2 ans après, le discours des syndicalistes est toujours le même. La plupart d’entre eux constatent que les seuls acquis, après les négociations d’avril 2018, restent l’augmentation de l’indemnité de logement et l’organisation des examens pour les passerelles professionnelles. Pour ce qui constitue des lenteurs administratives (délivrance des actes et autres), le paiement des rappels, ils soutiennent que la situation n’a pas beaucoup changé. A cela, le G7 ajoute l’iniquité dans le système de rémunération malgré l’audit réalisé montrant des dysfonctionnements que le gouvernement avait promis de corriger. Du côté des autorités, des chiffres, pour ce qui est des actes, sont brandis pour montrer les efforts faits pour mettre fin aux lenteurs administratives mais aussi l’argent qui a été dépensé pour satisfaire certaines revendications. Lors d’une rencontre avec les syndicalistes en fin janvier, le ministre chargé du monitoring, Cheikh Kanté, soutenait que le gouvernement a beaucoup fait. D’après lui, «le gouvernement a respecté le paiement des arriérés de 57 milliards en 2018, 52 en 2019, de même que les indemnités de logement intégralement respectées». Faisant les comptes, M. Kanté avait souligné que cela avait coûté à l’Etat «la somme de 117,600 milliards du crédit Dmc». Depuis le début du mouvement, les rencontres avec les autorités se multiplient sans une grande avancée.
Joint par téléphone hier, Saourou Sène du Saems fait savoir qu’ils ont rencontré la présidente du Haut conseil du dialogue social pour faire l’état des lieux. D’après lui, ce qui a été retenu c’est que le Haut conseil du dialogue social aille vers les autorités pour que des instructions fermes soient données pour le respect des accords. M. Sène informe aussi qu’ils ont rencontré cette semaine, le ministre de l’Education pour discuter avec lui des points de revendication concernant son département et le chargé du monitoring Cheikh Kanté. A ce propos, Saourou Sène déclare au bout du fil : «On peut dire que ces rencontres n’ont pas donné grand-chose. Pour la simple raison qu’on est toujours dans la théorie alors que ce que nous attendons de l’Etat du Sénégal à travers les différents ministres, c’est la matérialisation des accords pour dépasser les lenteurs administratives. Les rencontres tenues dans le cadre de la caravane de la Fonction publique à Fatick, à Kaolack et Kaffrine ayant permis de délivrer des informations à caractère administratif pour certains actes et projets sont à saluer. Mais pour le reste rien à bouger.»
Quoi qu’il en soit les perturbations continuent dans le secteur de l’enseignement avec comme principales victimes les élèves qui voient leur avenir hypothéqué.