L’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme), en partenariat avec les acteurs de l’enseignement élémentaire, travaille pour le démarrage effectif de l’introduction de l’enseignement de l’efficacité énergétique dans les curricula. Cela, conformément à la convention qu’elle avait signée en 2021 avec le ministère de l’Education.Par Amadou MBODJ –

L’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme) a regroupé hier les directeurs d’écoles élémentaires de l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Dakar-Plateau, afin «d’échanger avec les enseignants sur les disciplines à même d’accueillir les enseignements sur l’efficacité énergétique dans les curricula en cours de réactualisation».
«Nous nous sommes réunis pour le démarrage effectif de la convention que nous avons signée en 2021. Cette convention lie le ministère du Pétrole et des énergies, à travers l’Aeme, et le ministère de l’Education nationale pour introduire des modules de formation sur l’utilisation rationnelle de l’énergie dans les curricula de l’éducation nationale», explique Saër Diop. Le Directeur général de l’Aeme précise que ce sont «des formations qui vont permettre de s’adresser aux apprenants à travers les écoles, à travers les inspections d’académie pour que la question de l’utilisation rationnelle de l’énergie soit prise en compte».
L’Aeme s’engage ainsi à «mettre à la disposition du ministère de l’Education nationale, tout le nécessaire pour que les enseignants, les élèves soient formés sur les bases de l’utilisation rationnelle de l’énergie». A côté, souligne-t-il, le ministre de l’Education nationale va aider l’Aeme à avoir toute la pédagogie, les supports nécessaires pour que cette dimension énergétique soit totalement intégrée dans l’éducation. Et à terme, cela permettra de mobiliser d’importants potentiels d’économie d’énergie qui vont non seulement servir l’Etat du Sénégal à atteindre l’objectif de l’accès universel à l’électricité, mais également à la réduction de la facture de l’Administration.
Le patron de l’Aeme rappelle que la facture publique de l’Administration relative à la consommation de l’énergie tourne autour de 60 milliards de francs Cfa par an. «Nous en sommes arrivés, parce que nous sommes un pays en voie de développement et naturellement tout pays qui se développe, à consommer beaucoup d’énergie. Donc, ce n’est pas la consommation d’énergie qui est inquiétante, mais le gas­pillage d’énergie que nous avons encore constaté au Séné­gal.
Nous avons compris, à travers des actions d’efficacité d’énergie, que nous pouvons réduire cette facture. Et c’est ce à quoi s’emploie l’Aeme chez les citoyens sénégalais. D’où la signature d’une convention avec le ministère de l’Educa­tion», fait savoir le Dg de l’Aeme.
Des secteurs à fort potentiel d’économie d’énergie sont identifiés. «Nous avons compris qu’il y a beaucoup d’études qui nous permettent d’identifier quelques secteurs où encore il y a énormément de potentialités d’économie d’énergie, c’est-à-dire les universités et les hôpitaux, mais aussi au niveau des collectivités territoriales à travers la gestion de l’éclairage public», souligne Saër Diop.
Ainsi, indique Thierno Haby Ba, inspecteur de l’éducation et de la formation de Dakar-Plateau, cette rencontre avec les enseignants, les responsables de cellules d’animation pédagogique qui sont au nombre de 20, vient à son heure. Car faire comprendre aux enseignants ce que c’est la maîtrise de l’énergie et l’économie d’énergie leur permettra de transmettre ces connaissances à leurs élèves. «En réalité, c’est important de former, de sensibiliser nos enseignants, afin qu’ils puissent éduquer nos élèves sur l’efficacité énergétique. Il est difficile de pratiquer ce qu’on ne connait pas. Il faut d’abord savoir pour pouvoir comprendre les enjeux, pour pouvoir faire la différence et savoir ce qui est bon, ce qui n’est pas bon et avoir un bon comportement. On fait beaucoup de choses sans savoir. On connaît beaucoup de choses sans en amont maîtriser les enjeux. Si les enfants sont bien formés, je pense que quand ils seront grands, ils seront responsables, auront un meilleur comportement dans leurs maisons et qui peuvent aider à gérer l’énergie dans leurs foyers», indique l’inspecteur de l’éducation et de la formation de Dakar-Plateau.
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