La coopération entre le Sénégal et l’Italie, vieille de plus de 40 ans, est toujours au beau fixe. En attestent les conventions de financement signées hier entre la vice-ministre des Affaires étrangères de la Coopération internationale italienne et le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération. Ce financement d’un montant de 16 000 000 d’euros, soit 10 494 400 000 francs Cfa, est destiné aux projets de l’éducation et de l’insertion des jeunes et des femmes. Selon Amadou Hott, le ministre de l’Economie, «le projet Faire l’école plus» pour lequel le crédit concessionnel est estimé à 10 millions d’euros, soit 6,6 milliards de francs, a pour objectif de «renforcer l’offre d’éducation inclusive au Sénégal, d’améliorer l’accès aux services éducatifs, de consolider les capacités de pilotage du système et de redynamiser l’appui pédagogique fourni aux enseignants, aux écoles et à la communauté éducative».
Quant au projet d’Appui à l’insertion des jeunes et des femmes, financé à hauteur de 6 millions d’euros, soit 3,9 milliards de francs, il vise «à faciliter l’emploi des jeunes et des femmes au sein des micros, petites et moyennes entreprises sénégalaises, qui bénéficieront d’un accompagnement technique et d’un renforcement de capacités», a indiqué le ministre de l’Economie.
Ayant en ligne de mire le développement du capital humain pour l’émergence d’ici 2035, le Sénégal, poursuit Amadou Hott, «ambitionne de réaliser une croissance forte, inclusive et durable à travers un capital humain de qualité pour consolider la transformation structurelle de l’économie et répondre aux aspirations des populations à un mieux-être». L’atteinte de cet objectif, dit-il, «passe, entre autres, par la levée des défis relatifs au développement du capital humain». Et c’est ce qui explique, d’après le ministre, la volonté du Sénégal «d’investir dans l’éducation et la formation professionnelle» en accompagnant cet investissement par une politique d’insertion professionnelle, pour permettre aux formés d’accéder à des opportunités d’emploi et d’auto-emploi. D’où la pertinence des deux projets de financement signés entre les deux pays.
Pour Marina Sereni, la vice-ministre des Affaires étrangères italienne, l’Afrique et l’Europe ont un destin commun. «Nous voulons nous développer et être ensemble sur le parcours de la transformation digitale et environnementale», promet-elle. Avant de décliner les ambitions de son pays pour le Sénégal dans le cadre de ces conventions signées. «Nous voulons donner un futur commun à nos jeunes. Nous voulons promouvoir les femmes, créer des relations dans un monde très connecté, améliorer le futur des jeunes et aider les femmes», déclare-t-elle. A en croire Marina Sereni, l’Italie est en train de poursuivre avec l’Agence de développement, des objectifs dans les domaines de l’agriculture durable, des services de la santé, de la promotion des droits et l’autonomisation des femmes. Estimant que les activités et objectifs des programmes et projets appuyés par l’Agence italienne pour la coopération au développement s’inscrivent en droite ligne des stratégies nationales de développement, le ministre de l’Economie magnifie la volonté des autorités italiennes de soutenir le Sénégal dans sa politique de développement économique et social.
L’Italie invitée à investir dans le pays
Ainsi, à travers les deux conventions signées entre les deux pays, il a montré également sa volonté de voir l’Italie intervenir dans les domaines du développement rural, de l’appui au secteur privé et au développement économique local, de la protection sociale, du genre et de l’éducation, sans compter ceux des subventions et des emprunts. C’est dans ce sens que Amadou Hott appelle les entrepreneurs italiens à explorer les opportunités d’investissement au Sénégal, dans les domaines de l’agriculture, l’agro-industrie, les services accordés à l’Etat et au secteur privé sénégalais, et à offrir des services avec des financements crédits export, des crédits concessionnels. «Cela va permettre aux entreprises italiennes d’être performantes», croit-il. «C’est pourquoi nous appelons l’Italie à nous aider à faire des réformes au niveau de l’Ocde pour changer les règles de l’Ocde, afin que les agences de crédit export puissent faire des prêts sur de plus longues durées, en réduisant les primes de risque», propose-t-il tout en invitant les entreprises italiennes à travailler avec celles sénégalaises et africaines, en co-contractant ou sous-traitant et en faisant des transferts de technologie afin de permettre aux entreprises sénégalaises de bénéficier de leur expertise.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn