Face aux perturbations qui secouent l’école sénégalaise avec les grèves des syndicats d’enseignants et les manifestations des apprenants, la Cosydep demande à l’Etat d’assumer pleinement son rôle de garant du droit à l’éducation de tous les enfants.Par Dieynaba KANE

– «Le contexte actuel donne ainsi des raisons de s’inquiéter, au regard de l’angoisse exprimée par les élèves, de la démotivation des enseignants et de l’anxiété des parents.» C’est le sentiment exprimé par la Cosydep hier dans un communiqué. Cette organisation montre ainsi son inquiétude face aux grèves des enseignants et les manifestations des apprenants partout dans le pays, pour exiger le respect de leur droit à l’éducation. Pour mettre fin à ces perturbations, les membres de cette organisation de la Société civile demandent «à l’Etat d’assumer pleinement son rôle de garant du droit à l’éducation de tous les enfants». En effet, renseignent-ils : «Ce sont les écoles publiques, déjà suffisamment éprouvées, qui subissent des perturbations que les évaluations ne prennent pas en compte.» Cheikh Mbow et ses collaborateurs expriment également leurs «préoccupations par rapport aux pertes sur le quantum horaire déjà insuffisant, ensuite fortement impacté par le Covid et enfin, dangereusement menacé par les nombreux plans d’actions qui font perdre une centaine d’heures par semaine». Analysant cette situation, ils font savoir que «ce déficit horaire risque d’être irréparable pour certaines disciplines, car les grèves sont organisées les mêmes jours pour chaque plan d’actions». Ils exhortent aussi «les autorités à affronter le rapport sur le système de rémunération des agents de l’Etat, qui constitue une question, certes complexe, mais reconnue légitime». S’adressant aux syndicats d’enseignants et au gouvernement du Sénégal, la Cosydep les appelle «à créer les conditions assurant la continuité des enseignements». Pour ce faire, ajoute-t-elle, «les parents et autres organisations citoyennes devraient jouer pleinement leur rôle». Parlant de la mobilisation des apprenants, la Cosydep «dénonce la répression, par les Forces de l’ordre, des manifestations d’élèves dont le seul tort est de réclamer le déroulement normal des enseignements». Dans la même veine, elle attire l’attention des acteurs «sur la nécessité de ne pas compromettre l’élan des enfants et des jeunes, soucieux de leur avenir, par des réponses inappropriées».
Par ailleurs, l’organisation regrette le fait «que les craintes exprimées par les acteurs et partenaires en général et la Cosydep en particulier, à travers  »Yobelu vacances »,  »Nos vacances pour l’école » et diverses autres alertes, n’aient pas été exploitées à temps pour juguler les risques de turbulences, susceptibles d’entraîner le blocage du fonctionnement de l’institution scolaire». Il est aussi dénoncé «un déficit de dialogue sincère entre les principaux acteurs, du fait de l’actualité politique marquée par le dénouement des élections locales et la projection vers les Législatives». Et aussi «l’imminence des élections syndicales qui absorbent les organisations d’enseignants».
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