Les six syndicats d’enseignants, regroupés autour de l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq), tiennent pour responsable l’Etat sur les menaces qui pèsent sur l’année scolaire à cause d’une série de plans d’actions lancée par le G7 et le G20.
La menace qui pèse sur l’année scolaire 2019-2020, avec la grève des syndicats d’enseignants, regroupés au sein du G7, s’est invité hier à l’atelier national de l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq). Selon le Secrétaire général du Syndicat autonome pour l’enseignement supérieur (Saes), Malick Fall, l’absence de consensus entre l’Etat et les syndicats d’enseignants après la rencontre d’évaluation entre les secrétaires généraux du G7 et le chargé du monitoring des points d’accords, est la faute de l’Etat. Il explique : «Quand on entend le président de la République Macky Sall dire que les fonctionnaires ne représentent qu’1%.» Cela ne fait que jeter de l’huile sur le feu, dans une situation déjà assez tendue. Parce, dit-il, «une telle conception n’est pas pour apaiser la tension sociale entre lui et nous qui ne partageons pas la même lecture de la situation». A en croire le syndicaliste, «l’éducation est l’un des piliers du développement d’un pays». C’est pourquoi, dit-il, «il faut investir plus dans le secteur», et pour lui, «c’est ça le problème de l’Etat, parce qu’il n’a pas cette conception». Un avis largement partagé par le Coordonnateur national de l’Useq, Amadou Diaouné. Pour lui, si des blocages sont notés dans l’exécution des accords, «c’est parce les engagements qui sont pris par l’Etat avec des échéances prévues ne sont jamais respectés». Conséquence : «Les points d’accords à réaliser demeurent. Et cela crée une situation de rencontre permanente et malheureusement de lutte pour leur application.» Et la faute, selon lui, «incombe à l’Etat parce que si on signe des accords avec des échéances pour leur application et que ces points d’accords ne sont pas réalisés c’est l’Etat bien sûr le responsable. Et c’est ça qui fait qu’il y a toujours des perturbations dans le système».
Revenant sur l’atelier dont le thème est «Unité syndicale dans le secteur de l’éducation et de la formation : enjeux et défis», le Coordonnateur national de l’Useq, Amadou Diaouné, indique que l’objectif est «de réfléchir sur les stratégies aptes à nous mener vers la réunification du monde syndical enseignant qui aujourd’hui, est confronté à des problèmes énormes de division profonde, de rivalité, de surenchère dans les plateformes revendicatives». Et de l’avis du syndicaliste, «tout cela évidemment ne peut se faire qu’au détriment de l’école publique». Il reste convaincu que «le monde syndical doit être uni et fort pour pouvoir aider à la réalisation d’une école publique de qualité. Si l’unité est réalisée cela réglera beaucoup de problèmes», notamment, dit-il, «ceux de la promotion de l’école publique au Sénégal». Parce que, affirme-t-il, «ce serait une force puissante capable de proposer et de lutter pour que l’Etat oriente les politiques publiques vers la réalisation des objectifs attendus par la Nation». Selon l’enseignant, «l’unité est la condition sine qua non pour qu’on puisse agir de façon efficace sur les politiques éducatives». Amadou Diaouné signale qu’au-delà de la question de représentativité des syndicats définie lors des élections de représentativité, le plus important reste «de travailler à ce que tout le monde tire dans la même direction dans le cadre de l’unité d’actions». Il fera remarquer que «notre stratégie au niveau de l’Useq c’est les syndicats d’enseignants se trouvent dans une forme de fédération syndicale forte puissante et capable d’infléchir les politiques éducatives». Ce d’autant, estime le coordonnateur de l’Useq, que «l’éducation publique est au bout du gouffre. Et quand on parle de l’école publique on parle à la fois de l’enseignement supérieur. Et aujourd’hui ce que nous constatons c’est qu’il y a une accumulation de beaucoup de déficits, notamment d’enseignants, aussi bien dans le préscolaire, l’élémentaire, le moyen secondaire que dans l’enseignement supérieur. Et cela ne crée pas les conditions pour réaliser une éducation de qualité. Et encore moins créer les conditions pour l’atteinte de l’objectif n°4 des Odd à savoir une scolarisation universelle de 10 ans pour chaque enfant de ce pays». Il signale que «la politique éducative en cours dans ce pays-là est dans l’incapacité de pouvoir réaliser ces objectifs-là si on ne change et ne réoriente pas la politique éducative en investissant plus et en recrutant beaucoup d’enseignants parce que le déficit est énorme».