La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) veut une participation citoyenne pour la mise en œuvre des Odd, surtout celle de l’Odd 4. A cet effet, l’Ong produit des rapports alternatifs citoyens qui constituent des mécanismes d’aide à la prise de décision pour aider l’Etat à être au rendez-vous de 2030.

Sur les 17 points qui constituent les Objectifs de développement durable, (Odd) trois sont consacrés au secteur de l’éducation. Un parmi ceux-ci a particulièrement occupé les débats : il s’agit de l’Odd 4. Les acteurs de la Société civile qui œuvrent pour le secteur de l’Education, notamment la Coalition des organisations en synergie pour le développement de l’école publique (Cosydep), veulent une participation citoyenne active pour la mise en œuvre de cet Odd. D’où le thème de la rencontre tenue hier à Dakar : «Interpellation citoyenne sur la mise en œuvre des Odd.» Pour être au rendez-vous de 2030, soutient Cheikh Mbow, coordonnateur national de la Cosydep, il faut «impérativement que les communautés, les citoyens prennent leur place dans les espaces de dialogue et au-delà interpellent» les décideurs sur la gouvernance du système éducatif. «Les gouvernants ont besoin d’avoir des citoyens éclairés et debout pour faire en sorte que les engagements au plan national puissent être respectés», rappelle M. Mbow.
C’est pour accompagner cette volonté que la Cosydep a initié des auditions de manageur de centres de responsabilités dans les 14 régions. L’Ong a opté pour cette démarche parce qu’elle est convaincue que les changements profonds se feront avec l’école. Aussi, la Cosydep met-elle en œuvre des rapports alternatifs citoyens. Des mécanismes qui permettent aux décideurs d’avoir des outils d’aide à la prise de décisions. Ce mécanisme permet aussi de faire «l’état des lieux en termes de mise en œuvre mais aussi en termes de propositions tout en restant dans notre rôle de veille et de pression pour les gouvernants», souligne-t-il. M. Mbow a également invité l’Etat à prendre en compte les propositions de la Société civile car, celles-ci sont partie prenante pour une atteinte des Odd.
Birima Mangara, ministre du Budget, représentant le gouvernement, s’est dit attentif aux conclusions qui sortiront de cette plénière.
La rencontre d’hier, organisée dans le cadre de la Semaine mondiale d’action pour l’éducation a (Smae), a permis à la Cosydep de revenir sur les défis de l’Odd 4. Certes, reconnaît Cheikh Mbow, il y a des efforts en matière de financement de l’éducation mais la question, c’est la distribution et la répartition de ce budget. «A l’évaluation, on s’était rendu compte qu’il y avait des cibles négligées, des secteurs non pris en compte tels que l’alphabétisation, la petite enfance, la question des filles, des handicapés et ceux qui ont des besoins spécifiques en matière d’éducation», liste-t-il. De ce point de vue, estime M. Mbow, le Sénégal gagnerait à revoir son orientation budgétaire et à accompagner ceux qui en ont le plus besoin.
Interpellée sur ces manquements, Ndèye Khady Mbodj, Secrétaire général du ministère de l’Education nationale, soutient que des stratégies sont en train d’être élaborées pour résoudre les problèmes qui empêchent la réalisation de l’Odd 4. Elle donne l’exemple des exclus du système éducatifs évalués à plus d’un millions d’enfants. D’après elle, des interventions sont en train de préparer des interventions en accord avec l’Usaid dans la zone sud-est dans les trois académies de la région naturelle de Casamance : Sédhiou, Kolda, Ziguinchor mais aussi avec l’Académie de Kédougou en zone Est. «Cette intervention va démarrer au mois de septembre prochain», annonce-t-elle. Pour les autres académies, le programme va démarrer à la même date avec la Banque mondiale.
A propos des questions de gouvernance, de transparence et d’inclusion, la Secrétaire générale du ministère de l’Education nationale indique qu’elles sont prises en compte.
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