Tant attendue, la rencontre entre le G7 et le gouvernement n’a pas permis de lever les menaces qui pèsent sur l’année scolaire. Les deux parties se sont quittées hier sans avancées majeures alors que les syndicats prévoient de dérouler leur deuxième plan d’actions.

La déception a été à la hauteur des espoirs qu’avait suscités la rencontre d’évaluation entre les secrétaires généraux du G7 et le chargé du monitoring des points d’accord du 30 avril 2018 en présence des ministres des Finances, de l’Urbanisme, de la Fonction publique, des Sports, de l’Enseignement supérieur, du Travail, de la Formation professionnelle et de l’Education nationale ce samedi. Si l’ordre du jour de la réunion portait sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des points d’accord, les syndicalistes sont sortis de ce rendez-vous très «déçus». «On fondait beaucoup d’espoir sur cette rencontre, mais nous sommes déçus parce qu’il n’y a eu aucune avancée sur les points de revendication», pointe Abdou Faty, secrétaire général du Sels/A. Surtout que le face-à-face gouvernement et G7 se tenait quelques jours après la grève totale suivie de marche organisée par les enseignants. Une grève d’avertissement qui n’a pas permis de rapprocher les positions alors que le chef de l’Etat pressait son gouvernement, lors du dernier Conseil des ministres, d’accélérer les discussions pour éviter un éventuel pourrissement du climat social. Qu’est-ce qui explique ce statu quo ? «C’est une mauvaise volonté. Il n’y a pas d’autres explications. Il faut digitaliser le système parce que les logiciels sont disponibles. Jusque-là, le gouvernement est incapable d’installer de simples scanners dans les inspections d’académie. Par rapport au système de rémunération, aucune avancée aussi et nous considérons la surimposition comme du vol. Nous avons demandé une rencontre avec le directeur général des Impôts et domaines pour essayer d’avoir des explications, mais nous n’avons aucun retour», poursuit M. Faty, joint par téléphone.
Demain, les différents secrétaires généraux du G7 vont se retrouver pour une réunion-bilan de la marche et de la rencontre d’évaluation avec le gouvernement. «Naturellement, on va vers un deuxième plan d’actions, surtout que nous déplorons aussi les agressions contre les enseignants. C’est inacceptable», prévient M. Faty. Il faut savoir que les revendications tournent autour du système de rémunération, de la gestion des carrières, des passerelles professionnelles… Il faut ajouter que le G7 regroupe les syndicats les plus représentatifs, à savoir le Sels/A, l’Uden, le Cusems, le Saems, le Siens, le Sels et le Snelas/Fc.

Cheikh Kanté, chargé du monitoring des accords : «Les problèmes des syndicalistes ne datent pas du règne de Macky Sall»

Les syndicalistes campent sur leur position alors que Cheikh Kanté, chargé du monitoring des points d’accord du 30 avril 2018, reste néanmoins très optimiste. «Cette 2ème plénière par rapport au suivi de ces accords a permis aux acteurs d’éplucher l’ensemble du protocole point par point, afin d’évaluer la situation, notamment au niveau de la Fonction publique. Il y a eu certes des avancées notées telles que la dématérialisation, la fonctionnalité du guichet unique, la publication des actes administratifs d’admissibilité, etc.», explique le ministre Chargé du suivi du Pse. Il précise : «Le gouvernement a respecté le paiement des arriérés de 57 milliards en 2018, 52 en 2019, de même que les indemnités de logement intégralement res­pectés. Ce qui lui a coûté la somme de 117,600 milliards du crédit Dmc. Les problèmes des syndicalistes ne datent pas du règne de Macky Sall… Si les dirigeants de l’époque étaient comme lui, il n’y aurait pas de problème.»