Les représentants de 13 pays de l’Afrique subsaharienne francophone séjournent à Dakar dans le cadre d’un atelier sur la validation du Programme de formation sur l’élaboration et l’utilisation des manuels scolaires en français et en mathématiques aux cycles primaire et secondaire. L’initiative est du projet «Ressources éducatives», mis en œuvre par l’Unesco et financé par l’Agence française de développement.Par Badé SECK – 

Le manuel scolaire constitue un outil déterminant dans la qualité de l’éducation. Cependant, sa conception, son utilisation, sa rareté, entre autres, sont considérées comme ayant un effet soutenu sur la crise de l’apprentissage.
C’est ce que l’Unesco et l’Afd ont compris en initiant un atelier de validation du Programme de formation sur l’élaboration et l’utilisation des manuels scolaires en français et en mathématiques aux cycles primaire et secondaire.
Durant deux jours, les représentants des ministères de l’Education du Bénin, du Burundi, des Comores, du Congo-Brazzaville, de Djibouti, de la Guinée, de Madagascar, de la Mauritanie, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, du Sénégal, du Tchad et du Togo ont échangé puis validé des documents de référence sur le programme et l’utilisation des manuels scolaires.
«L’accès à des ressources éducatives matérielles et numériques variées et de qualité, adaptées aux besoins d’apprentissage, constituent un levier important pour une éducation de qualité pour toutes et tous», a déclaré Guillaume Housson du Bureau régional de l’Unesco basé à Dakar.
Le projet «Ressources éducatives» vise à renforcer l’accès des élèves du primaire et du secondaire à des ressources éducatives variées et de qualité.
Venu représenter le ministre de l’Education nationale, le directeur de l’Ineade a souligné l’importance de la disponibilité de manuels de qualité dans les écoles et établissements.
Alioune Badara Diop a révélé qu’aujourd’hui, la plupart des évaluations affichent une crise de l’apprentissage et une pauvreté des apprentissages : «53% des enfants de 10 ans dans les pays à revenus faible et intermédiaire ne savent pas lire et comprendre un texte simple, 97% des ménages en Afrique n’ont pas deux livres ou plus pour enfant pour permettre aux enfants d’apprendre à la maison», a indiqué le directeur de l’Ineade.
Poursuivant son speech, M. Diop de constater que l’analyse diagnostique des stratégies et politiques de production et diffusion des ressources éducatives, menée dans le cadre de ce projet, a révélé que les enseignants en poste interrogés dans le cadre de cette analyse disent, pour la plupart, ne pas avoir reçu de formation à l’utilisation des manuels scolaires ; ce qui montre la faiblesse de l’utilisation pédagogique des manuels au programme.
L’étude, réalisée dans le cadre de la phase-pilote du projet «Ressources éducatives», a montré beaucoup de défis à relever, notamment la prise en compte des valeurs socio-culturelles des pays membres, le numérique éducatif, entre autres.
Au terme de cet atelier, des modules de formation sont validés pour le renforcement de la qualité de l’éducation. Le représentant du ministre de l’Education nationale a profité de cette occasion pour lancer un appel en direction des pays participants, en vue d’une mise en réseau autour du manuel scolaire afin d’apporter toute la contribution requise.
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