Comme à la fin de l’année scolaire 2021, il a été encore noté des actes de violence perpétrés par des élèves dans des établissements scolaires. La Cosydep, qui s’est prononcée sur ce problème, appelle à la réflexion pour bâtir une école apaisée.Par Dieynaba KANE
– La Cosydep a condamné «fermement les actions de violence perpétrées par des élèves dans des établissements scolaires». Les membres de cette organisation, qui ont tenu leur dernière réunion ordinaire de l’année scolaire, ont essayé, lors de cette rencontre, d’analyser la situation. Selon Cheikh Mbow et ses collaborateurs, «les enfants interpellés, étant à la fois des acteurs et des victimes d’une crise sociétale profonde, subissent l’influence des réseaux sociaux, les crises d’autorité, les diverses formes de violence observées, la démission des parents, le déficit d’encadrement à l’école». Pour eux, c’est «une situation qui interpelle à la fois la famille, la communauté et l’Etat». Ils invitent ainsi «à approfondir la réflexion sur la persistance de la violence en vue de mieux maîtriser le phénomène et de bâtir des réponses pour une école apaisée, propice au renforcement de l’éducation aux valeurs, à la promotion du civisme, de la citoyenneté et de la paix». La Cosydep suggère aussi «de privilégier la sanction qui corrige en sauvant l’homme mais pas celle qui compromet l’avenir de l’enfant». Dans cette même dynamique, ces acteurs de la Société civile estiment que «des espaces de rencontre entre enseignants, parents et élèves sur les règles de la vie scolaire doivent être formalisés». Les membres de la Cosydep veulent également que les établissements scolaires soient «sécurisés avec des aménagements adaptés et un personnel de soutien conséquent». Selon eux, «il convient aussi de s’inspirer de la discipline militaire, de nos valeurs traditionnelles et religieuses qui promeuvent le respect de l’autorité, des bonnes pratiques à travers le monde, des opportunités d’éducation qu’offrent les activités de vacances (Navétanes, camps et colonies de vacances, visites de casernes)».
Se prononçant sur les Législatives, ces acteurs de l’éducation ont invité «à placer les lieux d’apprentissage et les apprenants à l’abri des jeux d’acteurs». Dans cette optique, soulignent-ils, «les débats, discours et autres actes politiques devraient renforcer la paix et la sécurité, requises par l’éducation, tout en respectant la neutralité politique de l’institution scolaire».
Par ailleurs, lors de cette réunion, les membres de la Cosydep ont constaté «une baisse drastique sur le nombre d’enseignants recrutés cette année». A les en croire, «seulement 10% du nombre des recrutements antérieurs ont été pris». Ce qui, d’après eux, «n’est guère rassurant quant à la volonté de résorber le déficit en enseignants qu’une de ses études situait à près de 45 000, tenant compte des enfants hors école, des classes spéciales, gelées ou fermées faute de maîtres et des effectifs pléthoriques». Pour trouver une solution à ce problème, ces membres de la Société civile suggèrent «de privilégier une planification rigoureuse dans la dotation du système en enseignants bien formés et en nombre suffisant, tout en considérant que le recrutement des 5000 enseignants de 2020 était une mesure exceptionnelle». Dans la même veine, Cheikh Mbow et ses collaborateurs exhortent «les autorités scolaires à revoir la situation des enseignants décisionnaires ou mis en position de stage ainsi que le processus de recrutement des élèves-maîtres pour que la formation puisse se faire d’octobre à juillet pour le respect des 9 mois et la disponibilité des nouveaux enseignants dès la rentrée d’octobre».
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