Dans un rapport d’analyse des résultats des examens du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee), du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) et du Baccalauréat 2019, la Cosydep parle des nombreux cas d’échec et a formulé des recommandations.

A la fin de chaque année scolaire, la nécessité d’ouvrir un grand débat national sur les résultats scolaires avec toutes les parties prenantes revient avec insistance. La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a fait encore cette recommandation pour diagnostiquer et trouver des solutions aux nombreux échecs aux examens au Sénégal. En effet, elle a fait un rapport d’analyse sur les résultats des examens du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee), du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) et du Baccalauréat 2019. Le rapport confirme que beaucoup de candidats ont échoué encore au Bac, qui culmine à 62,35% des candidats de 2019, soit environ 99 mille 360 potaches. L’analyse faite par le document, qui prouve l’évolution des taux de réussite au Bac de 2001 à 2019, laisse entrevoir que le taux le plus élevé atteint dans cette période (48,82%) a été réalisé en 2006. Entre 2001 et 2011, le taux de réussite se situe au-dessus de 40%, sauf pour les années 2001, 2002 et 2011. En revanche, entre 2012 et 2019, on assiste à une chute qui installe ce taux de réussite dans la fourchette des 30%. Et pour 2019, il est à 37,65% contre 35,9% en 2018, mais encore loin de la cible de 43,30% pour 2022. Cette année, le Sénégal a enregistré 159 mille 360 candidats, dont 81 mille 842 filles contre 158 mille en 2018.
Alors pour le cas du Bfem, le coordonnateur de la Cosydep, Cheikh Mbow, et ses camarades ont également dressé quelques remarques en parlant de l’évolution des taux de réussite au Bfem de 2004 à 2019. Et sur la période 2004-2019, il est noté une évolution en dents de scie, c’est-à-dire de 55,40% en 2004, la courbe est tombée à 30,20% en 2005, avant de remonter «laborieusement» jusqu’à 53,20% en 2011 à la fin du Pdef. Et de 2012 à 2019, le taux varie de 40,30% à 51,71% en passant par 41,20%, en 2013 et 43,0% en 2015. D’après toujours le document, le meilleur taux a été réalisé dans cette période en 2011. Quant aux résultats du Cfee, il est remarqué une chute des performances de 2008 à 2012, en passant de 70,70% à 52,90%, soit une baisse de 17,8 points en cinq ans. «A partir de 2013, avec l’évaluation certificative selon l’Approche par les compétences (Apc), un autre repère est identifié. Ainsi, d’un taux de réussite de 33,9% en 2013, on est à 55,51% en 2017, après un pic de 58,30% enregistré en 2016», note le rapport.
Ici, le meilleur résultat atteint au niveau national, 70,7%, a été réalisé en 2008 dans la décennie du Pdef. De 2012 à 2019, le taux de réussite le plus élevé, 58,30%, est atteint en 2016. Pour 2019, le taux national de réussite au Cfee est de 57,30% contre 55,51% en 2018, soit une augmentation de 1,71 point, un pourcentage qui est «encore assez loin de la cible de 2022».
Compte tenu de toutes ces remarques sur le système éducatif, Cheikh Mbow et Cie ont demandé aussi le partage et la vulgarisation des bonnes pratiques identifiées dans les établissements performants. Ils encouragent la sensibilisation des parents d’élèves sur l’importance de leur rôle dans l’amélioration de la qualité des enseignements et des apprentissages, mais aussi de mener un plaidoyer fort pour inverser la tendance des résultats aux examens. La Cosydep était hier au centre culturel Blaise Senghor dans le cadre de ses activités dénommées «Nos vacances pour l’école».