L’année scolaire 2019/2020 risque d’être très mouvementée, si les enseignants vont jusqu’au bout de leur logique actuelle. Le G20, qui a observé un débrayage hier, promet de déstabiliser le système éducatif «si le gouvernement ne respecte pas ses engagements». Il espère le soutien du G7 qui sera en grève le 23 janvier prochain pour contraindre le gouvernement à respecter le protocole d’accords de 2014.
C’est un mois de janvier qui annonce une année scolaire très mouvementée. Après le G7, le G20 a décidé d’entrer dans la danse, qui annonce des jours pénibles pour les élèves. Dame Mbodji, secrétaire du Cusems/Authentique et coordonnateur du G20, a confirmé hier en conférence de presse le déroulement de leur plan d’actions : les enseignants, issus de ce regroupement de syndicats les moins représentatifs, ont observé un débrayage hier sur l’ensemble du territoire national. «Nous en avons profité pour envoyer quatre délégations dans quatre départements, c’est-à-dire Saint-Louis, Guédiawaye, Thiès et Diourbel, pour sensibiliser les collègues», dit M. Mbodji. Rien n’a changé sur la plateforme revendicative du G20 qui compte cinq points majeurs. Il dit : «Le premier point est que le gouvernement s’était engagé à mettre fin aux lenteurs administratives dans la production des actes des enseignants qui sont les actes d’avancement, les actes d’intégration et les actes de validation.» Ces actes entraînent une autre revendication, à savoir l’apurement de la dette envers les enseignants : «C’est ce qu’on appelle communément les rappels. Aujourd’hui, l’Etat du Sénégal doit 100 milliards de francs Cfa aux enseignants. Et à chaque fois, il nous dit qu’ils sont en train de chercher cet argent. C’est pourquoi nous voulons que le vol d’Etat organisé par la direction de la Solde cesse.» Le reste de la plateforme ressemble aussi à un règlement de comptes qui annonce des négociations hardies dans les prochains jours. «Oui, la troisième chose qui nous fait tous mal est que, lors de son adresse à la Nation, le chef de l’Etat a dit que les enseignants réclament une augmentation des salaires. Sur ce, nous voulons dire au Peuple sénégalais que cette déclaration du président de la République est catastrophique. Les enseignants n’ont jamais demandé une augmentation. Ce que nous rappelons par contre, c’est que le Président et son gouvernement s’étaient engagés à réviser le système de rémunération. Et les résultats sont sur la table du Président», rappelle Dame Mbodji. Ce n’est pas ça seulement qui enrage les syndicalistes : «Il y a aussi le redéploiement arbitraire des enseignants dans les régions. A Saint-Louis, 16 enseignants ont été redéployés de façon arbitraire par l’Ia, de connivence avec le commandant de l’école (Prytanée militaire). C’est la même chose avec les écoles de Fann et de Dial Diop ou 27 instituteurs ont été affectés de façon arbitraire sur instruction de la France. Le Sénégal s’est aplati devant la France. Et pour cette année, nous sommes prêts à mener ce combat jusqu’à satisfaction.» Dans cette bataille, Dame Mbodji demande au G7, qui a annoncé une grève totale le 23 janvier, suivie d’une marche nationale pour pousser le gouvernement à appliquer le protocole d’accords de 2014, d’unir ses forces aux leurs pour gagner le combat.