Le Groupe des 7 syndicats d’enseignants les plus représentatifs du pays se signale encore à l’attention des autorités en vue d’un respect rigoureux des accords pour éviter à l’école de vivre des lendemains qui ne chantent pas.

Par Amadou MBODJI – Faire en sorte que les syndicalistes parlent le même langage lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts, c’est ce vers quoi tend le G7, qui en a fait l’annonce hier lors d’une conférence de presse. Ce cadre unitaire d’action syndicale, qui regroupe les 7 organisations les plus représentatives dans le secteur de l’éducation, invite l’Etat à régler les problèmes de ces enseignants pour aider à l’apaisement de l’espace scolaire en proie à des mouvements de grève, ces temps-ci.
Le G7 travaille à l’harmonisation des revendications afin de pouvoir «mettre un contenu» sur la table du Président Macky Sall tout en invitant ce dernier  à recevoir les syndicalistes. D’ailleurs, ils ont annoncé qu’une rencontre devait se tenir dans ce sens avec le G20 hier après-midi.
«En conséquence, les syndicats membres du G7, initiateurs de ce point de presse, continueront d’œuvrer pour une mise en cohérence des revendications et l’organisation des luttes afin de continuer à remplir rigoureusement leur mission de défense des intérêts matériels et moraux des enseignants pour une école publique de qualité. Ainsi, comme perspectives à court terme, il est prévu : une poursuite des rencontres thématiques sectorielles dans le cadre du monitoring pour un suivi rigoureux des points d’accord ; une rencontre de partage avec les syndicats membres du G20 ; un atelier d’harmonisation, de formulation de propositions et de production d’une feuille de route avec l’ensemble des syndicats du G7 sur les questions spécifiques du système de rémunération et de création du corps des administrateurs scolaires», déclare Alcantara Sarr, Secrétaire général national du Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nat­ionale du Sénégal (Siens), lors de la conférence de presse tenue hier par les membres du G 7 .
«En présentant ces différents manquements, nous voulons non seulement prendre l’opinion publique et tous les partenaires de l’école á témoin, mais également, interpeller Monsieur le président de la République, garant des protocoles d’accords avec les syndicats d’enseignants, sur la nécessité pour son gouvernement de s’engager résolument vers leur matérialisation afin de répondre à la forte attente du peuple des travailleurs et un apaisement de l’espace scolaire», poursuit le syndicaliste. «Par ailleurs, le G7 pointe le non-respect, par l’Etat, du principe de restauration de l’équité dans le système de rémunération en octroyant de nouvelles indemnités ou en procédant à un relèvement du niveau de celles existantes pour certains corps de l’Administration publique ; et ce, tout en ignorant superbement les revendications légitimes des corps évoluant dans le secteur de l’éducation et de la formation», explique Alcantara Sarr.
Le G7 alerte, «toutefois, le gouvernement et l’opinion publique sur les conséquences désastreuses que pourrait engendrer la non-résolution de la question nodale des accords, à savoir la correction attendue des iniquités dans le système de rémunération des agents de l’Etat», tiennent à avertir ces syndicalistes qui indiquent que le G7 est «pour une école publique sénégalaise performante et des conditions de travail et de rémunération attrayantes, justes et équitables pour les travailleurs du secteur de l’éducation et de la formation».
«Nous, syndicats membres du G7, avons choisi ce moment de partage afin d’informer l’opinion nationale et internationale des résultats du monitoring des accords gouvernement et syndicats du G7 dont la dernière séance remonte au vendredi 7 janvier», disent les membres du G7 qui en profitent pour apprécier, soulignent-ils, «le contexte syndical scolaire pour enfin, décliner des perspectives». Non «sans réaffirmer (leur) solidarité à l’endroit de nos camarades sortants de la Fastef, des Crfpe et du recrutement spécial restés pendant des moments sans recevoir de salaires». Les syndicalistes du G7 soutiennent aussi : «Nous fustigeons avec la dernière énergie, ce dysfonctionnement en contradiction flagrante avec le respect du droit des travailleurs et aux antipodes des conditions requises pour un système éducatif de qualité.»
A propos du monitoring des accords, le G7 «se félicite de la tenue des rencontres sectorielles et de la plénière conformément à l’agenda consensuel retenu, tout en dénonçant quelques manquements relevés dans la mise en œuvre et les résultats attendus : l’absence de document de synthèse et d’évaluation portant sur les différentes rencontres sectorielles de la part du gouvernement ; la non-prise en compte des points relatifs au passif sur les protocoles d’accords entre le gouvernement et le Siens», soutiennent les syndicalistes, qui n’ont pas manqué de s’appesantir sur «la non-livraison des parcelles des Zac de Kaolack, Ziguinchor, Déni Biram Ndao et Louga ; le statu quo dans l’harmonisation des plateformes de gestion administrative de la carrière des enseignants afin de dépasser les lenteurs et lourdeurs administratives».
ambodji@lequotidien.sn