Le Président égyptien déchu Mohamed Morsi a été enterré hier au Caire en toute discrétion et sous haute surveillance, au lendemain de son décès en plein procès, tandis que les partisans des Frères musulmans l’ont célébré à l’étranger.
Les Frères musulmans jordaniens ont organisé hier soir une cérémonie de condoléances en hommage à l’ancien Président islamiste, au siège de la confrérie à Amman. Des centaines de partisans y ont participé et un grand portrait de Morsi a été déployé.
Dans un communiqué, les Frères musulmans jordaniens ont accusé «le régime égyptien d’avoir assassiné» Morsi en le «privant de ses médicaments et de contacts avec sa famille et ses proches».
En Turquie, où le gouvernement soutient les Frères musulmans, des milliers de personnes ont participé à Istanbul à une prière collective à la mémoire de Morsi.
De son côté, l’Onu a réclamé une enquête «minutieuse et indépendante» sur la mort à 67 ans de Morsi, emprisonné depuis sa destitution en 2013 par Abdel Fattah al-Sissi, alors commandant de l’Armée et désormais Président.
«L’enquête devra (…) prendre en compte aussi tous les aspects du traitement infligé par les autorités à M. Morsi pour vérifier si les conditions de sa détention ont eu un impact sur sa mort», a déclaré Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme.
La presse égyptienne a relaté l’événement de façon minimale, certains journaux ne mentionnant même pas que Morsi a été Président entre juin 2012 et juillet 2013.
Issu de la confrérie des Frères musulmans, interdite en Egypte, Mohamed Morsi avait pourtant été le premier et seul Président civil et démocratiquement élu dans ce pays, après le Printemps arabe de 2011 qui avait poussé au départ le Président Hosni Moubarak. Mais dans un pays où l’opposition a été sévèrement réprimée, peu de gens pleurent ouvertement le décès de l’ex-chef d’Etat.
L’enterrement s’est déroulé dans la nuit, dans le quartier cairote de Medinat Nasr (est) bouclé par des policiers. Aucun journaliste n’a pu accéder au cimetière, situé près des lieux où la violente répression par les Forces de l’ordre d’un sit-in des partisans de Morsi avait fait environ 800 morts en août 2013. Seule une dizaine de proches étaient présents, selon des journalistes de l’Afp.
«La prière funèbre a été faite à l’hôpital de la prison» où il était détenu, a indiqué à l’Afp l’un de ses avocats, Abdelmoneim Abdel Maksoud.
lepoint.fr
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