Quatre accidents sur dix causés par des défaillances pneumatiques sur l’autoroute à péage s’avèrent mortels. Le chargé de la sécurité routière à Senac Sa, Ibrahima Senghor, en a fait l’annonce hier mardi, premier jour de la vérification gratuite des pneumatiques à l’aire de repos de Rufisque.
Les défaillances pneumatiques ne doivent pas être négligées dans la recherche des causes des nombreux accidents qui se produisent sur l’autoroute à péage. «Dans nos données d’accidents, nous avons 6% de l’ensemble des accidents qui sont dus aux pneus. Dans ces 6%, nous avons 40% qui causent des blessés graves et légers mais aussi des cas mortels. Sur ces blessés graves, nous avons 25% des accidents mortels qui sont dus aux pneus», a détaillé en fait M. Senghor, criant même gare contre cette «statistique élevée».
C’est justement pour faire face au phénomène que la Senac a organisé la séance de vérification gratuite des pneus sur trois jours (mardi, mercredi et jeudi) pour les usagers de l’autoroute de l’avenir. «Nous gérons la fluidité de l’autoroute mais aussi la sécurité des usagers, raison pour laquelle, dans nos plans de sécurité routière, nous avons entamé depuis lors pas mal d’actions. Cette campagne gratuite réservée uniquement aux pneus fait partie de ce plan d’actions», a-t-il fait savoir.
Les usagers vont avoir droit pendant ces trois jours de vérification à la détection d’anomalies, la remise à niveau de pression par une équipe d’intervention déployée à l’occasion, a expliqué Pape Khalil Ndiaye de la Copadex, structure représentant le Groupe Michelin au Sénégal et en collaboration avec Senac pour la vérification des pneumatiques. «L’objectif est de sensibiliser le maximum d’usagers pour qu’ils arrivent à ne plus considérer la pneumatique comme un accessoire mais bien comprendre que c’est un élément capital (…) Il ne doit pas être négligé, il mérite des corrections», a fait savoir le spécialiste, exhortant à des vérifications avec un contrôle visuel pour détecter les anomalies. «Une vérification périodique à froid dans un intervalle de 15 jours au maximum», a-t-il suggéré pour ce faire. «Nous voulons, au sortir de ces journées, amener les usagers à comprendre qu’à l’évidence la pneumatique, en tant qu’organe capital, doit être entretenue», a-t-il dit en saluant l’initiative de la Senac.