Sans gants, El Hadji Hamidou Kassé boxe dans la catégorie des lanceurs d’alerte. Pour lui, «nous sommes tous en sursis» car «des fachos populistes pensent que la démocratie commencent avec eux». Il évoque l’urgence de réguler les réseaux sociaux.Par Malick GAYE –

El Hadji Hamidou Kassé ne s’est pas gêné pour qualifier ce qui se fait sur les réseaux sociaux. «Des fachos populistes pensent que la démocratie commencent avec eux. Ils n’acceptent pas la contradiction», a-t-il déclaré hier lors du panel organisé par le Club Sénégal émergent, sur le thème : «La démocratie à la croisée des chemins.» Sans les nommer, le ministre-conseiller estime que la tentative d’instauration de la pensée unique sur les réseaux sociaux ne va pas réussir. «Ils pensent pouvoir nous faire peur. Comment y parvenir ? Quand je m’engageais à 23 ans, je n’avais pas exclu le fait de mourir pour la cause que je défends. Ils ne peuvent pas nous faire peur», a-t-il ajouté.

El Hadji Hamidou Kassé, qui devait discourir sur l’essor des médias, a évoqué l’urgence de réguler les réseaux sociaux. Car «nous sommes tous en sursis. Les réseaux sociaux sont devenus des supports de fake news, surtout dans le domaine politique. C’est un flop de mensonges, on surfe souvent sur l’émotion. C’est une menace sérieuse sur la démocratie qui exige un minimum d’équilibre pour sauvegarder les liens sociaux. Nous allons vers une société de vengeance». Ainsi, il recommande que «les associations de consommateurs demandent plus de régulation tout comme le citoyen, les médias classiques et l’Etat».

Si El Hadji Hamidou Kassé s’est évertué à prévenir le danger qui guette le pays avec cette libération de l’espace public, le professeur de Droit public, Ousmane Khouma, a préféré s’épancher sur les droits et libertés pour répondre à la question de savoir si la démocratie sénégalaise est-elle à la croisée des chemins. Pour le maître de conférences en Droit public à l’Ucad, «on n’a aucune certitude sur l’avenir. Rien n’est garanti. On sait depuis les Législatives que le Peuple souverain souhaite une gouvernance consensuelle». Ainsi a-t-il conclu son exposé après avoir rappelé les avancées des 4 présidents de la République sur la question des droits et libertés.

Toujours dans le même contexte, l’ancien ministre d’Etat, Abdou Fall, a préféré donner son point de vue sur l’interprétation de l’article 27 de la Constitution. Sans entrer dans le débat sur une troisième candidature de Macky Sall. «Chaque parti ou coalition politique a le droit de choisir son candidat. De quel droit vont-ils décider à notre place qui sera candidat ? Le moment venu, je vais assumer publiquement le candidat que j’aurai choisi. Ils organisent leurs primaires et nous imposent celui qui va être ou pas notre candidat», a-t-il déclaré.
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