La restitution des biens de Karim Wade, après sa condamnation par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), a soulevé un débat ces dernières semaines. Invité de l’émission «Grand jury» de la Rfm hier, Me El Hadji Amadou Sall n’a ni confirmé ni infirmé une telle information. L’avocat de Wade-fils a tout de même fait un rappel. «Il y a un jugement de la Crei qui a condamné Karim Wade et ordonné la confiscation d’un certain nombre de biens dont notamment trois des quatre maisons du Point E. Ces maisons ont été immatriculées au nom de l’Etat du Sénégal. En vertu de ce jugement, vous savez, sur l’article 383 du Code des obligations civiles et commerciales qui dit que l’inscription au livre foncier crée un droit définitif et inattaquable. Alors, si maintenant les mêmes biens sont remis au nom de Karim Wade, il faudra bien qu’il y ait une décision de justice qui le dit. Si ce n’est pas le cas, qu’on nous dise en vertu de quoi les biens qui ont été immatriculés au nom de l’Etat qui, sur ces biens, à un droit définitif et inattaquable, ont pu être ré-immatriculés au nom de Abdoulaye Wade ou de Karim Wade ?», commente-t-il.
Par rapport aux montants qui ont été recouvrés selon le gouvernement sénégalais, Me Sall parle de «mensonge d’Etat». «Le gouvernement n’a pas récupéré un seul franc de Karim Wade. Il raconte des histoires. Si le gouvernement dit qu’il a récupéré 60 milliards de Karim Wade, qu’il nous le dise. Il faut une Loi de finances rectificative pour nous dire d’où viennent ces 60 milliards. Si le gouvernement n’est pas capable de nous le dire, il n’est pas transparent», dit-il.
Ce membre du comité directeur du Pds s’est aussi prononcé sur le retour de Karim Wade, au Qatar depuis son élargissement de prison. El Hadji Amadou Sall reste formel et menace : «Exil ou pas, il est notre candidat. Et nous sommes chargés, en tant que parti, en tant que Pds, de faire en sorte que, de gré ou de force, il revienne.» Et d’ajouter : «Macky Sall l’a dit à certains visiteurs de la nuit et je le répète : ‘’De toutes les façons, il ne rentre pas. Et s’il rentre, je le remets en prison au titre de la contrainte par corps’’.»
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