Les Sénégalais ne sont pas forts dans le fait d’état-civil, surtout s’il s’agit de déclarer la naissance de leurs fils, leurs mariages ou le décès de leurs proches. Malgré la mesure selon laquelle «tout fait d’état-civil survenu sur le territoire national doit faire l’objet d’une déclaration à l’officier», le constat démontre le contraire. Pour mettre fin à ce phénomène, le ministère de la Gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire a initié depuis hier à la Somone un atelier de planification de la stratégie nationale de l’état-civil avec les acteurs.
Selon Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire, qui présidait la cérémonie d’ouverture, le phénomène de l’invisibilité apparaît clairement dans les résultats du Recensement général de la population, de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage de 2013. «Ce recensement révèle qu’au Sénégal, seulement un enfant sur trois est déclaré à l’état-civil. Le taux de non enregistrement est donc très important et touche particulièrement les personnes vulnérables, à savoir les femmes, les enfants, les pauvres. Selon les mêmes sources, près de trois millions d’enfants, dont 60% de filles, n’étaient pas inscrits à l’état-civil à la date du dernier Recensement général de la population», a révélé Abdoulaye Diouf Sarr.
Sur les causes de ce sous-enregistrement, le ministre indexe l’ignorance, le manque d’intérêt des populations pour la déclaration des faits d’état-civil, l’éloignement des centres d’état-civil et également la lourdeur des procédures de déclaration.
Pour juguler ce phénomène, il a préconisé la mise en place d’un état-civil fiable pour l’atteinte les Objectifs de développement durable (Odd), mais aussi pour la capture du dividende démographique. «Dans ce contexte, l’Etat du Sénégal s’est résolument engagé dans la réforme de son système d’enregistrement des faits et statistiques d’état-civil avec comme objectifs majeurs d’atteindre un enregistrement universel des faits d‘état-civil fiables et sécurisés», a rappelé le ministre.
Pour en arriver à l’enregistrement universel, il a soutenu que cela ne peut se faire qu’à travers l’élaboration d’une stratégie nationale de l’état-civil. «C‘est la raison pour laquelle mon département a engagé ce processus et compte sur la contribution de tous les autres acteurs pour définir ensemble des orientations stratégiques, claires ainsi que les mesures prioritaires à mettre en œuvre en vue d’atteindre l’enregistrement universel. En effet, un cadre normatif sur la gestion des faits d’état-civil a été élaboré. En outre, une étude pour l’informatisation de l’état civil, la numérisation des archives et une phase test d’informatisation des centres ont été réalisées», a-t-il précisé. Abdoulaye Diouf Sarr a également rappelé que la clôture du Programme d’appui à la modernisation de l’état-civil (Pamec) n’entame en rien leur détermination à poursuivre sa modernisation.
Par ailleurs, il a invité le Centre national d’état-civil à réviser le Code de la famille dans ses dispositions relatives l’état-civil, à achever les travaux de numérisation et d’indexation des actes, à renforcer les moyens matériels et financiers des centres d’état-civil, entre autres invites.
afall@lequotidien.sn
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