L’Assemblée générale de la Fédération africaine de la critique cinématographique (Facc) qui s’est tenue au cours de la 26e édition du Fespaco a permis d’élire un nouveau bureau. Présidé par Fatou Kiné Sène du Sénégal, ce bureau élu pour 3 ans entend relever plusieurs défis dont celui de la reconnaissance au niveau des institutions africaines.

Composé de 7 membres, le nouveau bureau de la Fédération africaine de la critique cinématographique (Facc) est présidé par la sénégalaise Fatou Kiné Sène. Cette dernière, qui assurait dans le précédent bureau le poste de secrétaire générale adjointe, a partagé sa joie et sa volonté de mener loin cette fédération et la critique africaine de manière générale à l’issue de sa nomination. «Je suis très contente d’être portée à la tête de la Fédération africaine des critiques de cinéma. C’est la première fois que la Facc élit une femme à sa tête. Jusque-là, il n’y a eu que des hommes : Clément Tapsoba du Burkina Faso a été le premier président de la Facc. Ensuite, il y a eu Baba Diop du Sénégal et Khalil Demmoun du Maroc. Je suis la première femme présidente et j’en suis très fière», a réagi Fatou Kiné Sène après sa nomination.
Outre le Sénégal, le bureau comporte d’autres nationalités : l’Egypte (premier vice-président), la Guinée, (deuxième vice-président), le Burkina Faso (secrétaire général), la Tunisie (secrétaire générale adjointe), le Cameroun (trésorière) et le Togo (communication). Et sur les 7 membres de ce bureau, 4 sont des femmes. Ce qui fait dire à certains que les femmes ont pris le pouvoir à la Facc. «C’est la première fois que cela arrive et c’est un grand défi qui nous attend. On veut que tout le monde soit engagé pour porter les idéaux de la Facc, c‘est-à-dire participer à la promotion des cinémas africains», a-t-elle fait savoir.
Parmi ces défis figurent une reconnaissance de la Facc au niveau des institutions sous régionales et aussi une redynamisation des différents pôles qui la composent (pôle maghrébin, anglophone, francophone). Dans les challenges que se fixent la présidente et son équipe figurent en bonne place la revue Africiné et la participation aux festivals du monde. «Africiné est la vitrine de cette fédération. Nous voulons la rendre plus dynamique. On est déjà présent dans plusieurs festivals, les Journées cinématographiques de Carthage, Fespaco, Louxor, Durban. Il nous faut conquérir d’autres festivals. On est prêt à aller plus loin», a confié la présidente nouvellement élue. Elle affiche par ailleurs sa volonté de consolider les acquis du bureau sortant et de repositionner la Facc sur l’échiquier mondial. Forte d’une expérience de plus de 13 ans dans le journalisme (plus de 10 ans à Walfadjri et 3 ans à l’Agence de presse sénégalaise (Aps), Fatou Kiné Sène est éprise de cinéma depuis toute jeune. «J’ai commencé à regarder des films déjà à l’école Immaculée Conception. C’est peut-être de là-bas que ma passion du cinéma est née. On avait chaque mercredi des séances de film et de débat entre élèves et professeurs. C’est là-bas que j’ai eu pour la première fois l’occasion de voir Rue cases nègres qui m’a profondément marquée. J’étais impressionnée par le jeu d’acteur de Douta Seck et l’esthétique de la réalisatrice Euzhan Palcy. Depuis lors, je me suis intéressée au cinéma de manière générale et au cinéma africain en particulier», a-t-elle confié.
Créée en 2004 à Tunis lors des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc), la Facc est à ce jour présente dans 33 pays en Afrique avec une représentation dans la diaspora européenne. Elle regroupe plus de 350 journalistes qui ont produit plus de 4 000 articles tous genres confondus sur les cinémas d’Afrique.