Hier, le professionnalisme des médias a été mis à rude épreuve. Une information assurant que le leader de Pastef aurait demandé le boycott de l’élection présidentielle a circulé dans la soirée. Les recoupements auprès de certains des concernés n’ont pas permis de se faire une religion exacte.

L’opposition voudrait-elle boycotter la prochaine élection présidentielle ? Hier soir, la rumeur a fortement circulé dans les milieux politiques. Le journal Le Quotidien en a été informé par des personnes dignes de confiance a priori. Plusieurs individus, aussi bien proches du pouvoir que de l’opposition, ont confirmé l’information, en citant Ousma­ne Sonko du Pastef, comme étant l’initiateur de l’idée, à travers un e-mail qu’il aurait envoyé aux différents membres du C25.
Un candidat recalé des parrainages a même expliqué que le leader des Pastef avait repris à son compte une proposition formulée la veille par Mme Amsatou Sow Sidibé. L’idée aurait en ce mo­ment été rejetée parce que n’ayant pas rencontré l’agrément de Malick Gakou du Grand parti qui, lui, était partisan de la participation à l’élection. Sonko, qui n’avait pas pris part à la rencontre, aurait sans doute été briefé par son représentant.
C’est en ce moment qu’il aurait envoyé un e-mail à l’ensemble des leaders pour leur suggérer l’idée. Cette présentation des faits a dans la soirée été confirmée par des membres éminents du gouvernement, dont certains ont assuré avoir recueilli la version des faits de la part des proches de Ousmane Sonko.
Néanmoins, les membres de Pastef, joints par nos services, ont écarté de la main cette version, la traitant d’«infaux», ou «fake news».
De même, Malick Gakou a infirmé la présentation des choses, ainsi que Oumar Sarr, le coordonnateur du Pds. Ce dernier dit que «Sonko a juste préconisé une concertation de l’opposition, et même s’il le faut, dans le boycott». Ce qui, à ses yeux, est très différent d’un appel formel au boycott de l’élection.
Puisque l’on est entré dans la saison des rumeurs non vérifiées, on peut penser que les choses ne vont pas s’arrêter là et que plusieurs personnes vont continuer à chercher à tester leurs capacités de persuasion auprès des médias.
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