Notre remarque des prémisses d’élections difficiles et compliquées pour ce dimanche 30 juillet 2017 est simple. Considérant la multiplicité des listes et des représentants des candidats, l’augmentation du nombre de votants dans chaque bureau de vote, la difficulté de retrait des cartes d’identité, en plus de l’analphabétisme de la plupart des votants qui, souvent, ont besoin d’être aidés pour mieux voter, il est évident que nous allons vers des élections inédites.
La loi autorisant l’électeur à choisir au moins cinq (5) bulletins de vote sur les quarante-sept (47) est à notre avis inconstitutionnel dans la mesure où elle trahit le secret du vote. Prenons le cas de bulletins de vote de candidats qui ne sont pas choisis durant la mi-journée, quelle serait la réaction de leurs représentants dans ce bureau de vote et l’effet des Ntic faisant le reste, quelle sera la réaction des candidats ? Où est le secret du vote ? Nous croyons que les risques sont grands de voir un vote perturbé par la faute d’une loi mal «pensée».
Nous avons raté l’occasion d’instaurer enfin le bulletin unique au Sénégal pour atténuer le coût d’impression des millions de bulletins. Nous rappelons que cette élection est dite «unique» au Sénégal mais aussi au monde de par la pluralité de ses listes. Alors, nous en appelons aux politiques pour qu’ils prennent la mesure des risques et dangers de déstabilisation de ce pays pour l’instant stable.
Pourtant, les prémisses d’une explosion de violences sont déjà semées (invectives, menaces, affrontements) durant cette campagne ; en plus de cela la violence latente du Sénégalais qui, contrairement à ce que l’on pense, serait passive. Le Sénégalais est violent dans la parole, dans le geste, et dans l’action. Donc attention, attention. Comme le dit l’adage «Maggum wakhon nako mo geun maggum khamon nako».
Alphousseyni SADIO
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