La campagne électorale des Locales, la 33ème édition de la Can (Coupe d’Afrique des Nations), tout comme les mouvements de grève des syndicats d’enseignants, poussent la Cosydep (Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique) à afficher ses inquiétudes.Par Dieynaba KANE – 

Le deuxième trimestre de l’année scolaire, dans un contexte marqué par des événements devenus de véritables centres d’intérêts pour les Sénégalais, comme la campagne électorale, la Coupe d’Afrique des Nations (Can) ou encore la grève des enseignants, inquiète la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep). Cette organisation de la Société civile se soucie de la menace sur la continuité des apprentissages. Dans un communiqué, l’organisation a réaffirmé «sa forte préoccupation pour la quiétude et la sécurité dans les lieux d’apprentissage, en préservant l’institution scolaire des rivalités entre acteurs engagés dans ces élections».
Dans la même veine, elle «invite les candidats à prendre des engagements documentés, réalistes et sincères face aux questions qui perdurent et qui doivent trouver des solutions». Cheikh Mbow et ses collaborateurs rappellent également «aux acteurs politiques, que les joutes électorales devraient être des opportunités d’éducation à travers les débats, manifestations et autres réflexions, qui doivent être des occasions d’enseignement à distance pour renforcer la mission d’éducation de l’école».
S’agissant des plans d’action des syndicats d’enseignants et les manifestations d’apprenants, la Cosydep «recommande de décrypter et traiter à temps les alertes et autres menaces, en bannissant toute logique de pourrissement». Il est aussi demandé de «régulariser la situation des 5000 enseignants nouvellement recrutés et d’affronter le rapport sur le système de rémunération des agents de l’Etat, qui constitue un point déterminant dans la re-motivation des enseignants».
Pour ces membres de la Société civile, les autorités doivent «faire face aux exigences de mise aux normes de l’environnement des apprentissages et à l’effectivité du droit à l’éducation, en dépit de l’actualité politique». Et d’ajouter : «L’éducation étant un enjeu à la fois national et local, investir davantage dans la protection des jeunes apprenants qui constituent l’avenir, l’Etat central, tout comme les collectivités territoriales, doivent s’engager à investir davantage dans la protection des jeunes apprenants qui représentent l’avenir de notre pays.»
Par ailleurs, revenant sur les prochaines élections locales, l’organisation souligne qu’elles «pèsent lourdement sur le secteur». D’après la Cosydep, ces élections «mobilisent plus de 6 millions d’électeurs, dont une bonne partie d’apprenants et d’enseignants, mais aussi des milliers d’enseignants sur qui repose le fonctionnement correct des 6639 lieux de vote». Dès lors, font remarquer les auteurs du document, «il se pose la question de la nécessité d’un retour sur investissement de la part des élus, pour les 6 millions d’apprenants en quête de perspectives d’avenir.»
Or, déplorent-ils : «La réalité du terrain montre jusque-là des écoles sans eau ou avec des factures impayées, sans blocs sanitaires ou non fonctionnels, sans gardiens ou femmes de ménage.»
Pire, la Cosydep fait remarquer «une ‘‘cantinisation’’ anarchique, une absence de réserve foncière pour l’élargissement du réseau, une absence de pièce d’état civil pour de nombreux apprenants, un retard dans l’appui découlant des fonds de dotation, peu d’efforts dans la réhabilitation, la modernisation et la rénovation des lieux d’apprentissage». Cela, souligne-elle, «est d’autant plus regrettable que ces différents services relèvent de la compétence des élus locaux».
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