En République démocratique du Condo, la campagne électorale vient d’être suspendue ce mercredi, à Kinshasa. Alors que le candidat de l’opposition Martin Fayulu est attendu dans la capitale pour tenir un meeting, les autorités ont justifié cette décision par les tensions sécuritaires.
C’est par un communiqué signé du gouverneur de Kinshasa que la nouvelle est tombée, au nom «d’impératifs sécuritaires». Le gouverneur André Kimbuta invoque plusieurs motifs, il cite les incidents qui ont émaillé la campagne électorale ces derniers jours et qui ont causé «d’importants dégâts».
Il évoque aussi des renseignements qui auraient été reçus et selon lesquels, dans tous les camps politiques des principaux candidats à la Présidentielle, des extrémistes «se seraient préparés à une confrontation de rue». Et le gouverneur explique que cette situation menace gravement la sécurité des personnes et serait de nature à compromettre le processus électoral ; d’où cette suspension. Le gouverneur précise toutefois que les activités de campagne dans les médias sont, elles, maintenues sans exception.

Martin Fayulu en meeting
Cette annonce est intervenue alors que le candidat Martin Fayulu était attendu à Kinshasa. Il devait arriver par la route, mais il aurait été empêché de rentrer dans la capitale congolaise. Des centaines de partisans étaient déjà rassemblés depuis ce mercredi matin sur la place Sainte-Thérèse de Ndjili pour assister à son meeting.
Contacté par Rfi, Martin Fayulu a vivement critiqué la suspension de la campagne. «Cette décision du gouverneur est totalement illégale, le gouverneur n’a aucune qualité pour suspendre les activités des campagnes, a lancé le candidat à la Présidentielle. Dans ce cas-là, qu’on suspende la campagne dans toute la République démocratique du Congo ! J’ai décidé de m’arrêter aujourd’hui à Kinshasa, de m’adresser au Peuple de Kinshasa, mais de quoi ont-ils peur ?»
Ce matin déjà, la rumeur d’une interdiction courrait. Les policiers étaient venus trouver l’équipe de campagne de Martin Fayulu sur le lieu du meeting. Cette équipe avait dénoncé des intimidations, mais disait avoir reçu l’assurance du chef de la Police provinciale que le meeting était autorisé. Un meeting qui, initialement, devait se tenir au stade Tata Raphaël. Le stade avait été réservé et payé par le camp Fayulu jusqu’à ce qu’hier, dans un courrier, les administrateurs du stade informent l’équipe que finalement ledit stade était réservé sans plus de précisions, ce qui avait déjà contraint  Martin Fayulu à modifier le lieu de son meeting.
rfi.fr