Les élections législatives devront se tenir ce dimanche au Bénin. La non-participation des partis de l’opposition inquiète et rend la situation politique très tendue. Le Professeur Simon Narcisse Tomety qui, avec d’autres personnalités politiques, avaient lancé un vibrant appel au Président Patrice Talon lui demandant de préserver l’essentiel revient pour déplorer cette situation. Il attire l’attention du Président béninois sur la gravité de l’heure. De son côté, l’Eglise invite les Béninois à adopter des comportements de non-violence en cette période délicate de leur histoire.

La tenue des élections législatives ce dimanche sans la participation de l’opposition inquiète de nombreuses personnalités au Bénin. Les intellectuels, les observateurs politiques et même l’Eglise, tous, se sont prononcés sur ces élections qui s’annoncent sur fond de tension. Le Professeur Simon Narcisse Tomety, qui a animé une conférence sur le thème «Le vodou, force au service du développement intégral : élections inclusives, libres, paisibles et pacifiques, gage d’un développement intégral», a indiqué durant son intervention que l’heure est grave. «Je voudrais rappeler que nous sommes à 24 heures des élections. Ne pas dire que l’heure est grave, c’est mentir. Ne pas reconnaître aujourd’hui que nous sommes en train de violer l’article 3 de notre Constitution qui dit que notre Parlement doit être représentatif de tous les Béninois, ne pas le reconnaître ici à Ouidah à cette place de paix, c’est aussi manquer de respect aux mânes des ancêtres», expliqué le Professeur aux têtes couronnées de la ville de Ouidah. Tomety dont les propos sont repris par le site Benin Web Tv estime qu’il est vraiment  important de respecter la Constitution, car «le faire, c’est préserver la démocratie chèrement acquise», fait-il savoir.

L’Eglise appelle au sens des responsabilités
Du côté de l’Eglise, on ne critique pas ouvertement le pouvoir en place, mais on exprime son inquiétude. Dans une déclaration, la Conférence épiscopale du Bénin (Ceb) a invité le Peuple à adopter des comportements allant dans le sens de la préservation de la paix et de non-violence. Elle a souhaité en outre que tous les Béninois «s’abstiennent de toute provocation et de toute violence physique ou verbale en cette période délicate de l’histoire du pays, d’agir toujours et partout selon sa conscience», lit-on encore sur la page Facebook de la cellule de communication.
Il faut rappeler que la Conférence épiscopale du Bénin avait attiré l’attention des acteurs politiques sur la gravité de la situation sociopolitique. Les évêques ont d’ailleurs mené des démarches pour la résolution de cette crise préélectorale ; des démarches qui se sont visiblement révélées infructueuses.
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