La réélection du Président Sall pour un second mandat ouvre le débat autour de sa succession. Cette question est, selon Aliou Sall, «prématurée». De la même manière, le frère du Président Macky Sall, invité de l’émission «Grand jury» de la Rfm dimanche dernier, a estimé que le débat sur un éventuel 3ème mandat est «inélégant» et inapproprié» parce que la Constitution et le Président lui-même sont «clairs». Il dit : «Personnellement, je ne vois aucune utilité ni aucun intérêt pour lui (Macky Sall) de briguer un 3ème mandat.» Certains voient dans la volonté de supprimer le poste de Premier ministre une façon d’étouffer les ambitions des «candidats» pour mieux se concentrer sur son programme. Mais pour le maire de Guédiawaye, «si quelqu’un essaie de calmer les ardeurs, c’est peine perdue parce qu’il est tout à fait normal que les gens puissent avoir des ambitions». En revanche, il trouve «tout à fait juste» que le président de la République fasse en sorte que «ces batailles de succession ne puissent pas impacter sa gouvernance». Aliou Sall estime également que ceux qui veulent être candidats à la Présidentielle de 2024 ne doivent pas profiter de leurs fonctions étatiques.
«Mon message est destiné à tous ceux qui, légitimement, peuvent avoir des ambitions, mais qui, à tort, pensent qu’ils doivent attendre que le pouvoir leur soit servi sur le plat par Macky Sall. Ça, ce n’est pas possible», avertit-il. En ce qui le concerne, M. Sall affirme qu’il ne sera pas sur les starting-blocks de la course de 2024. «Au Sénégal, on a dépassé des schémas de dévolution. Je ne suis pas candidat à la succession du Président Macky Sall. Je ne serai pas candidat en 2024», a-t-il ajouté. Et après ?
Pour un report des Locales et l’élection des maires au suffrage direct
L’idée d’un décalage des élections municipales et départementales prévues le 1er décembre prochain fait son chemin. Et le maire de Guédiawaye y est favorable. «Franchement, je serais pour un report parce que c’est compliqué de faire une élection au mois de décembre. Je crois qu’un report de quelques mois pourrait nous aider à parachever certaines réformes nécessaires comme l’Acte 3, mais aussi la mise en cohérence de certaines compétences entre les collectivités territoriales», argumente Aliou Sall. Qui estime aussi que le mode de scrutin lui-même doit être repensé. A ce titre, il informe que l’Association des maires du Sénégal (Ams) dont il est le président avait plaidé pour une élection directe du maire. «Quand la plupart des électeurs votent pour vous parce que vous êtes tête de liste, et qu’à l’arrivée des combinaisons politiques ou politiciennes font que quelqu’un d’autre devienne maire, ce n’est pas juste», poursuit-il. Aliou Sall, qui entend briguer un deuxième mandat à Guédiawaye, en déduit que toutes ces réformes nécessitent des concertations entre tous les acteurs politiques et la société civile.
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