Les nombreux reports des Locales entraînent un rapprochement avec les Législatives. Seydou Diouf ne serait pas, par conséquent, contre le couplage de ces deux élections, tout comme il ne verrait pas d’inconvénient de tenir la Présidentielle et les Législatives en même temps.

De report en report, le couplage des élections que l’on redoute tant pourrait être une option. L’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral, réclamés par l’opposition notamment, ont entraîné le décalage des élections locales jusqu’au plus tard le 28 mars 2021. Mais la lenteur dans le choix des experts en charge de ces deux points a encore repoussé de fait ces élections. Seydou Diouf qui l’a rappelé hier estime, tout de même, que ces deux points ayant fait l’objet de consensus sont finalement une affaire de tous les acteurs politiques. Invité du Jury du dimanche, le député de Benno bokk yaakaar (Bby) souligne qu’à ce rythme, «notre pays ne prendra pas le temps de travailler». S’il n’a «pas d’avis tranché» sur cette question, il prône, cependant, une réflexion sur «le séquen­çage de tout cela en lien avec l’obligation de mettre le pays au travail». M. Diouf ne serait pas d’ailleurs contre le couplage, «si le contexte l’exige». Il explique : «Si on doit faire les élections locales dont on ne connaît pas encore la date, est-ce que ça ne va enjamber sur la tenue des Législatives ? Est-ce qu’il faut faire les Législatives et les Locales ensemble ? Cela peut-être une option, mais je n’ai pas dit que c’est la mienne. Une autre option serait de dire : «on n’a qu’à tenir les Locales en 2022 et essayer de voir comment coupler les Législatives et la Présidentielle de 2024» pour éviter justement que notre pays connaisse une élection législative à mi-mandat par rapport à l’élection présidentielle, ce qui pourrait avoir des conséquences sur le fonctionnement des institutions.» Le successeur de Mbaye Jacques Diop à la tête du Ppc admet que l’idéal aurait été que toutes les élections se tiennent à des dates dues. Mais, regrette-t-il, «il est difficile de vouloir les tenir à date échue et en même temps satisfaire les revendications des acteurs politiques».

«Ce qui est valable pour Dakar ne l’est pas pour Rufisque ou Thiès»
Sur la suppression des villes, le président de la commission des lois à l’Assemblée nationale est l’un des rares responsables de la mouvance présidentielle, avec Abdoulaye Makhtar Diop, à s’opposer à ce projet du gouvernement annoncé par Omar Guèye. Pour lui qui a travaillé dans le Comité de pilotage de l’Acte 3 de la décentralisation, il y a besoin d’avoir une réflexion sur la question. «Il ne faut pas s’arrêter à un schéma. Dire de manière péremptoire qu’il faut supprimer les villes, je dis non. On peut réfléchir et contextualiser la mesure puisque ce qui est valable pour Dakar ne l’est pas forcément pour Rufisque ou Thiès. A Rufisque ou Thiès, le périmètre départemental ne coïncide pas avec le périmètre des villes. Nous sommes villes dans des départements. Par contre, à Dakar, Pikine et Guédiawaye, le périmètre de la ville correspond au périmètre du département. C’est pourquoi dans ces 3 villes, il n’y a pas de Conseil départemental», a-t-il argumenté. Le Rufisquois qu’il appelle à des concertations entre les différents acteurs afin de «définir le meilleur cadre».