Electrification rurale : 121 villages ciblés à Sédhiou

Dans la cadre de la mise en œuvre du Projet régional d’accès à l’électricité et de technologie de stockage d’énergie par batteries (Best), Madina Torodo est sorti des ténèbres. Ce village, situé dans la commune de Faoune, département de Bounkiling, a été raccordé au réseau d’électricité. Dans cette région de Sédhiou, ce sont 121 villages qui sont ciblés par ce projet qui vient d’être lancé, selon le directeur d’équipement de réseau à la Senelec. Djiby Dieng explique : «Nous sommes à Madina Torodo pour la mise en service de l’électricité dans cette localité qui est la première à être électrifiée dans le cadre du nouveau programme appelé Best. C’est un programme financé par la Banque mondiale à travers la Cedeao qui a porté ce projet. Ce programme s’étend dans 6 pays de l’Afrique de l’Ouest. Nous sommes ici pour son lancement officiel, avec le raccordement du village de Madina Torodo. En fait, ce projet vise à terme à électrifiée 1041 localités et 97 mille ménages au niveau de 6 régions du Sénégal : la région naturelle de la Casamance, à savoir Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, mais également les trois autres, à savoir Kédougou, Kaolack et Fatick, pour un coût global de 129 millions de dollars, montant entièrement financé par la Banque mondiale. Si on prend le cas de Madina Torodo, tout l’investissement qui a été mis ici, c’est un montant global d’environ 102 millions de francs Cfa.»
Avant le lancement de ce projet, les populations locales utilisaient des bougies, des équipements solaires, des torches dont les batteries coûtent cher.
Avec ce raccordement à l’électricité, l’espoir est grand chez le maire de la commune de Faoune. «C’est un sentiment de satisfaction et de fierté pour toute la commune de Faoune et la population de Madina Torodo. L’électricité va changer le quotidien des populations. Les élèves n’utiliseront plus de bougies pour étudier. Ce raccordement va permettre également aux femmes de développer des activités génératrices de revenus, aux jeunes, qui se lancent dans l’émigration irrégulière, de développer des activités et de rester au pays», assure Mamadou Bâ.
Oulèye Bâ, habitante du village de Médina Gana, représentante du chef de village, mère de famille, soutient que c’est le moment pour elles de développer des activités génératrices de revenus. «Les femmes peuvent maintenant payer des frigos pour développer le petit commerce. La connexion au réseau électrique va également mettre fin à la pénibilité des travaux domestiques, surtout que les moulins peuvent maintenant fonctionner sans souci», espère Mme Bâ.
Par Seydou Tamba CISSE – Correspondant