La 1ère édition des journées scientifiques de l’élevage s’est tenue lundi à Thiès. Une rencontre initiée par la Fédération nationale des acteurs de la filière ovine  (Fenafo) en partenariat avec la Nouvelle minoterie africaine (Nma) Sanders, pour contribuer au développement du secteur de l’élevage.

«Nous avons senti le besoin de renforcer les capacités des éleveurs, parce qu’on s’est rendu compte que bon nombre d’éleveurs sont encore à l’état traditionnel.» L’avis est du président de la Fédération nationale des acteurs de la filière ovine  (Fe­nafo), Abou Kane. C’était à l’occasion de la célébration de la 1ère édition des journées scientifiques de l’élevage. Une rencontre qui entre dans le cadre d’un vaste programme de sensibilisation et de formation des éleveurs en vue de renforcer leurs capacités pour le développement du secteur. Lequel programme, porté par la Fenafo et son partenaire Nma Sanders, travaille dans la professionnalisation des éleveurs pour rentabiliser leur bergerie. La pertinence d’une telle démarche réside, selon M. Kane, dans le fait que «les éleveurs ne se basent toujours pas sur des données scientifiques pour gérer leur élevage, mais juste sur la manière traditionnelle». Or, indique le président de la Fenafo, «l’élevage Ladoum est devenu un métier. Mieux, il demande beaucoup de moyens, parce qu’il est devenu rentable, ça engendre beaucoup de milliards. Donc il est vraiment temps que les éleveurs se professionnalisent et se formalisent mais également qu’ils s’organisent mieux pour rentabiliser leur bergerie.»
Toutes raisons entre autres, qui justifient l’organisation de la 1ère édition des journées scientifiques de l’élevage pour renforcer les capacités des éleveurs à travers des conférences sur différents thèmes animés par des spécialistes. Au cours de leurs interventions, les conférenciers sont revenus sur la nutrition des animaux, la minéralisation et l’environnement des bergeries. Egalement, sur la caractérisation du Ladoum et son homologation. «L’objectif c’est de former les éleveurs à mieux gérer une bergerie mais également comment ils doivent pouvoir prévenir certaines maladies. Aussi de les sensibiliser sur les vaccins qu’il faut prendre et l’aliment qu’il faut acheter», indique Abou Kane.
Pour leur part, les éleveurs se sont plaints de la cherté de l’aliment mais également de l’environnement commercial. Ils renseignent avoir des difficultés à écouler leur produit. En réponse, le président de la Fenapo indique qu’en partenariat avec Nma Sanders, sa fédération travaille à trouver des solutions en vue d’acheter à moindre coût, l’aliment concentré. Lequel produit, selon lui, est très précieux pour les éleveurs. Sur la commercialisation des bêtes, Abou Kane renseigne que sa fédération est en train de trouver des solutions avec le ministère de l’Elevage et les Ong pour que ces derniers, qui considèrent dorénavant le Ladoum comme de la semence, puissent l’acheter afin de les disséminer à l’intérieur du pays. «Et ce programme a démarré et nous pensons que d’ici cinq ans, l’Etat et ces organismes vont acheter des dizaines de milliers de géniteurs et à partir de ce moment-là, le stock de moutons sera décongestionné et l’élevage Ladoum sera encore plus rentable.»

Renforcer l’élevage de la race Ladoum
Interpellé sur la pénurie de moutons à l’approche de chaque fête de Tabaski, le président de la Fenafo indexe un problème de race. «Dans le programme qui vise à assurer l’autosuffisance en moutons, nous jouons un très grand rôle. Parce que tout le monde sait que le problème de l’élevage sénégalais c’est beaucoup plus un problème de race que d’alimentation, parce que nos races sont trop petites. Aujourd’hui, les races reconnues au Sénégal sont la race Ndama, le Peulh-Peulh et le Touhaber et ces races ne dépassent pas les 8 kg de viande», explique-t-il. Or, estime M.Kane, «avec l’introduction du Ladoum dans ces races, on peut dépasser facilement les 20 kg». Pour dire, selon lui, «que l’augmentation de la race Ladoum va avoir un impact réel sur la quantité de viande produite à l’échelle nationale. Et qui dit augmentation de quantité de viande, dit moins d’abattage, parce que là où le restaurateur abattait trois à quatre bêtes par jour, maintenant il peut le faire avec deux voire trois bêtes maximum. Et cela nous évitera d’importer de la viande, ce qui va pousser les promoteurs privés à investir davantage dans le secteur. Et s’il y a davantage d’investissements, nous pensons que cela ne peut qu’augmenter la capacité de production des bergeries».
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