ELEVAGE – Surveillance épidémiologique : Les pays du Sahel veulent créer une base de données centralisées et fiables
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Dakar abrite une session de formation régionale des administrateurs et utilisateurs de l’outil «Kobo tool box» (Ktb) pour la mise en œuvre de l’exploitation, la protection et le contrôle de l’utilisation des bases de données épidémiologiques dans le cadre de la composante santé animale du Projet d’appui au pastoralisme au Sahel (Praps). L’objectif étant de donner aux administrateurs des outils pour créer une base de données.
Les pays du Sahel qui mettent en œuvre le Projet régional d’appui au pastoralisme (Praps) veulent se connecter aux technologies de l’information et de la communication. La coordination régionale de la composante santé animale du Praps a organisé une session de formation régionale pour les administrateurs et utilisateurs de Kobo tool box (Ktb). D’après le formateur, David Chavernac, Ktb est une plateforme en ligne gratuite qui permet de créer des formulaires pour collecter directement des données sur le terrain avec un smartphone ou une tablette sans avoir un accès à internet.
Les responsables du volet formation de Praps, en accord avec les pays, ont donc réfléchi pour choisir cette plateforme qui, selon Dr Hassane Adakal, assistant technique régional chargé de la formation, va être utilisée pour créer une base de données épidémiologiques. Ils vont donner la possibilité aux bénéficiaires d’avoir des compétences pour administrer les données et ensuite en faire des outils durables pour renseigner les décideurs et même le système international.
Pour Dr Hassane Adakal, cette formation vient à son heure dans la plupart des pays du Praps. Souvent, ces épidémies frappent les pays du Sahel. Le Sénégal fait actuellement face à la fièvre aphteuse. Pour Dr Adakal, cet outil sera un moyen puissant pour faire le suivi épidémiologique de cette maladie et aussi le rapportage. L’agent sur le terrain, avec un téléphone ou une tablette, va collecter les données et les remonter directement au niveau central ou vers les décideurs. «Il n’y aura pas de perte de temps entre le moment où on fait la collecte et celui où on diffuse l’information», soutient le formateur. «Cette collecte permet également aux pays de centraliser leurs données, de les comparer et au besoin de lancer des alertes rapidement», indique Dr Hassane Adakal.
C’est également un outil capable d’être adapté à tous les besoins. «Nous sommes en train de développer les bases de données qui vont concerner toutes les maladies», renseigne-t-il. D’ailleurs dans le cadre de cette formation, les responsables vont développer trois types de formulaires. Un sur le suivi des vaccinations, un autre sur le rapportage au quotidien, mensuellement et annuellement. Et ce sont ces formulaires qui vont constituer la base de données fiables qui peut être utilisée par les partenaires techniques. Ensuite, il y a le séro-monitoring ; là c’est pour le suivi des différentes maladies. L’avantage avec les bases de données fiables, c’est qu’on renseigne beaucoup plus facilement et rapidement.
Cette session de formation qui se tient du 24 au 28 de ce mois est la première phase du programme. «C’est une phase théorique avec une petite dose pratique», soutient M. Adakal. Une autre formation sera organisée au mois de janvier. Et durant celle-ci, les participants vont mettre en œuvre ce qu’ils ont appris, les difficultés, mais également les bugs informatiques qu’ils vont connaître. Il s’agira pour le responsable de la formation de reverser ces difficultés, de trouver des solutions et d’approfondir les connaissances, notamment dans la maîtrise et l’administration avec l’espoir que d’ici à la fin du projet au niveau de ces pays, «on aura une base de données informatisées, utilisables par tous», souhaite M. Adakal.
ndieng@lequotidien.sn