Hier, il n’y a pas eu cours au lycée El Hadji Malick Sy de Thiès. Les élèves étaient dans la rue pour exiger la fin de la crise scolaire. Une manifestation réprimée par la police après le blocage de la Rn2. Un lycéen a été grièvement blessé.

Les élèves du lycée Malick Sy de Thiès ont investi les rues de la Cité du Rail, hier matin, pour exiger la fin de la crise scolaire. Furieux, ils ont bloqué la Rn2, principale artère qui mène à l’entrée de la ville de Thiès. Informées, les autorités ont ordonné la police de maîtriser la manifestation. Repoussés jusque dans l’enceinte de leur lycée, des élèves ont été matés et l’un d’entre eux s’en est sorti avec des blessures graves, selon ses camarades. «Un de nos camarades a reçu une bombe lacrymogène en plein visage. Il est aujourd’hui admis aux urgences de l’hôpital El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès. C’est inacceptable. C’est une violence policière.»
A l’origine de ce mouvement d’humeur, c’est la crise scolaire qui n’en fait que trop durer, alors qu’ils sont juste à trois mois de la fin de l’année scolaire. Ils disent n’avoir aucun espoir pour l’avenir, puisqu’ils n’ont toujours pas reçu leurs notes de composition du premier semestre. Ces lycéens ne sont pas près de s’arrêter là, ils comptent intensifier leur mouvement d’humeur avec d’autres actions d’envergure, notamment la perturbation des cours dans la ville comme dans le département de Thiès. «Il n’y aura pas de cours au niveau des différents établissements de la ville de Thiès. Et ce mouvement d’humeur va s’étendre au niveau des autres lycées du département, parce que l’heure est grave. Comme l’Etat ne peut pas régler la crise scolaire, nous allons le faire à sa place», assurent-ils. Les lycéens demandent à leurs camarades des autres régions d’adopter la même attitude qu’eux, car ils en ont marre et «on ne peut pas comprendre qu’un Etat ait comme ambition de faire émerger le Sénégal alors que l’éducation immerge. C’est contradictoire ! Il faut que l’éducation marche pour espérer l’émergence et le développement», crachent-ils. Et d’ajouter : «On refuse d’être sacrifié. Les enfants des autorités étatiques sont tous à l’étranger pour suivre une bonne éducation et nous, qui n’avons pas les moyens, crevons au Sénégal. Nous refusons d’être les agneaux du sacrifice.»
Ainsi, les lycéens de Thiès demandent à l’Etat de décrisper l’espace scolaire avant d’exiger la lumière sur la violence policière exercée sur l’un des leurs.

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