Membre-fondateur du parti politique La République des valeurs/Réewum Ngor dont il est le président depuis 2017, Thierno Alassane Sall est contre le fait que  Khalifa Sall et Karim Wade,  respectivement ancien maire de Dakar et  ancien ministre sous Wade, retrouvent leur éligibilité pour être candidats à la Présidentielle après avoir fait l’objet «d’une condamnation» alors que ce même traitement de faveur, à l’en croire, n’est pas accordé à Ousmane Sonko.  Par Amadou MBODJI – 

Thierno Alassane Sall de la République des valeurs est dérangé par le fait que Khalifa Sall et Karim Wade soient candidats à la prochaine élection présidentielle de 2024, après qu’ils ont fait l’objet «d’une inéligibilité après leur condamnation». Et l’ancien ministre de justifier sa position.  «Les deux K ne devraient pas être réintégrés dans le jeu politique. On est contre l’utilisation de la Justice pour sélectionner qui va participer à l’élection présidentielle. C’est pourquoi on était contre la volonté du gouvernement de les exclure. On a condamné le fait qu’ils soient les seuls à comparaître devant les tribunaux», fait savoir Thierno Alassane Sall sur I-Radio à l’émission «Jury du Dimanche».
Parlant de la  révision de la Constitution, Thierno Alassane Sall dit que «tout le monde est d’accord qu’elle  a été faite pour des cas particuliers». Or, souligne-t-il : «On dit que la règle de Droit doit être générale et impersonnelle.» «Mais ça, ça permet de régler certains cas, tout en excluant le cas du leader du parti Pastef. L’autre aspect des choses, je trouve que certains délits ou crimes qui, une fois constatés ou actés, devraient exclure définitivement les personnes concernées de la gestion des ressources publiques», argue-t-il. Faisant partie des personnes les mieux placées pour parler du pétrole et du gaz, pour avoir occupé  le poste de ministre de l’Energie, le député Thierno Alassane Sall a donné son avis sur le report de la production des premiers barils de pétrole annoncé par Woodside. «Il est certain que je n’ai pas tous les éléments pour pouvoir apprécier convenablement, mais un report était dans l’ordre des choses. Même si le contexte est très favorable pour le développement des plans de production. Pour ce qui concerne ce champ, le contrat initial a été très mal négocié. Même dans le maximum de production, on ne pourra pas avoir 40% après le recouvrement des coûts dont je viens de parler», a-t-il déclaré. Il ajoute que la compagnie peut se situer à un palier moindre en prétextant des difficultés de production, des difficultés d’extraction, etc., et pouvoir tirer plus. Tout cela amène Thierno Alassane Sall à dire que, dans les trois premières années de production dans un contexte extrêmement favorable pour vendre du pétrole, l’Etat va gagner 251 milliards par an. «Ça veut dire que notre machine économique continuera à être alimentée par la dette. C’est quand même horrible», estime M. Sall.
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