L’Ajms (Association des journalistes en migration et sécurité) réclame de la part de l’Etat une réponse appropriée au phénomène de l’émigration irrégulière qui prend de l’ampleur malgré ce contexte de pandémie du Covid-19.

L’Association des journalistes en migration et sécurité (Ajms) invite l’Etat du Sénégal à apporter une réponse appropriée au phénomène de l’émigration irrégulière qui a coûté la vie à des milliers de jeunes sénégalais. «A la quête d’un mieux-être, ces candidats à l’émigration irrégulière ne demandent qu’à être écoutés, soutenus et accompagnés par les autorités dont le rôle est de créer les conditions de leur épanouissement dans leur terroir», plaide l’Ajms dans un communiqué. Selon cette association, le phénomène traduit l’échec de la politique de jeunesse mise en place par l’Etat à travers les structures dédiées, notamment l’Agence nationale pour la promotion de l’Emploi des jeunes (Anpej), la Direction générale des Sénégalais de l’extérieur (Dgse), l’Agence nationale de la maison de l’outil (Anamo)…
«D’ailleurs, le président de la République semble l’avoir reconnu en annonçant, lors du Conseil présidentiel sur la relance de l’économie nationale, qu’il va mettre à contribution la Délégation générale à l’entreprenariat rapide (Der) pour accompagner les potentiels candidats à l’émigration irrégulière», souligne l’Ajms. Tout en saluant cette annonce, elle exhorte l’Etat à faire de la question de l’émigration irrégulière, une surpriorité, d’autant plus qu’elle concerne de plus en plus des femmes et des enfants. En effet, depuis quelque temps, il ne se passe pas une semaine sans que la presse locale ne se fasse l’écho de cas d’interpellation de candidats à l’émigration. La dernière en date aura été l’interpellation de 183 candidats à Mbour par la Marine nationale, dans la nuit du mardi à mercredi dernier alors que ces derniers s’apprêtaient à embarquer dans deux pirogues. Le 18 septembre 2020, 73 personnes dont 72 sénégalais et un gambien, en partance pour l’Espagne via une pirogue, ont été aussi interpellées par la gendarmerie de Fimela (Fatick). «Parmi ces candidats malheureux à l’émigration irrégulière, figurent 7 femmes», s’alarme l’Ajms.
Le 22 septembre 2020, soit quatre jours après, la Section de recherches de la gendarmerie arrêta 14 individus qui se préparaient à rejoindre clandestinement l’Espagne, à la cité Tacko, à Rufisque. Cette situation préoccupe sérieusement l’Ajms au moment où tous les esprits sont tournés vers la lutte contre la pandémie du coronavirus.