Emmanuel Macron, après le remaniement : «Il n’y a ni tournant ni changement de cap»

Une démission -celle de Gérard Collomb- et une longue attente. Près de deux semaines après le départ du ministre de l’Intérieur, l’Exécutif a finalement annoncé plusieurs changements dans l’équipe ministérielle, hier mardi, incluant notamment les nominations de Christophe Castaner à Beauvau, de Didier Guillaume au ministère de l’Agriculture ou encore de Franck Riester à la Culture. Emmanuel Macron s’est expliqué hier au soir dans une allocution télévisée de douze minutes, enregistrée un peu plus tôt depuis l’Elysée.
Le Président a confirmé que les réformes se poursuivraient afin, selon lui, de redresser le pays, notamment la réforme à venir des retraites. Emmanuel Macron a énoncé «un objectif simple : que nous reprenions pleinement la maîtrise de notre destin. Cela ne se fera pas en un jour», a-t-il dit. «Il n’y a aujourd’hui ni tournant ni changement de cap ou de politique. Ce dont vous pouvez être sûrs au contraire, c’est qu’il y a une volonté d’action qui n’a rien perdu de son intensité et que cette volonté est aujourd’hui plus forte encore.»
Cette allocution de Emmanuel Macron a également été l’occasion de mener une discrète opération séduction à destination des élus locaux, furieux après le lancement sur les réseaux sociaux de la campagne BalanceTonMaire. Cette campagne, menée par des militants Lrem depuis quelques jours, listait notamment les maires ayant augmenté la taxe d’habitation dans leur commune. Emmanuel Macron a ainsi affirmé que «[la transformation du pays] exige de s’appuyer sur toutes les forces du progrès et de la réforme : nos associations, nos élus locaux, (…) et en particulier nos maires qui sont les premiers porteurs de la République du quotidien».
Emmanuel Macron a souligné que les nationalismes progressaient en Europe et jugé qu’il ne fallait pas s’y résoudre. «Le monde se fracture, de nouveaux désordres apparaissent et l’Europe bascule presque partout vers les extrêmes et à nouveau cède aux nationalismes. Il faut que la France garde la maîtrise de son destin.» «Je demande au gouvernement d’agir en ayant conscience de ce moment», a-t-il ajouté.
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