Le Président Bassirou Diomaye Faye a présidé, hier, l’ouverture de la quatrième Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité. Cet évènement de deux jours, qui se tient au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, va essayer de trouver les meilleures formules pour une meilleure politique de l’emploi dans un contexte de fort taux de chômage des jeunes. Par Alioune Badara NDIAYE –

 Il est attendu de la quatrième édition de la Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité, axée sur le thème : «Emploi et employabilité : défis et perspectives pour un Sénégal souverain, juste et prospère», des conclusions et recommandations fortes à intégrer dans la feuille de route du gouvernement. Le Président Bassirou Diomaye Faye, qui en a exhorté les participants jeudi, dans son discours, n’a pas manqué d’évoquer les grands défis à relever en cela. «Finalisation de l’élaboration de la nouvelle politique nationale de l’emploi, mise en œuvre de réformes nécessaires du marché du travail, création d’un système d’informations sur le marché de l’emploi intégrant les métiers émergents, renforcement du lien école-entreprise et encouragement de l’investissement privé dans les pôles territoriaux», a-t-il ainsi égrené, se disant optimiste pour la suite du conclave de deux jours. «La revue thématique des six tables rondes prévues dans vos travaux traduit la volonté de faire un état des lieux exhaustif de la situation de l’emploi et de l’employabilité, en abordant les aspects relatifs notamment à la territorialisation, à la gouvernance, au financement, à l’entrepreneuriat, à l’innovation et à la migration de main-d’œuvre», a-t-il souligné, prodiguant une approche multisectorielle et collaborative en mettant le curseur sur certains axes. «Premièrement, identifier les contraintes, les opportunités et les actions prioritaires nécessaires à la promotion d’un marché de l’emploi dynamique, inclusif et durable. Deuxièmement, répondre aux besoins spécifiques des populations locales en optimisant les initiatives et en renforçant la gouvernance territoriale de l’emploi. Troisièmement, placer l’innovation et l’entrepreneuriat au cœur des actions de développement économique, avec une attention particulière aux startups technologiques et aux entreprises innovantes qui sont des moteurs essentiels de compétitivité et d’opportunités économiques pour la jeunesse à l’horizon 2050», a suggéré le Président Faye.

Listant la définition de stratégies efficaces de gouvernance de la migration professionnelle pour garantir un recrutement équitable et maîtrisé, et enfin l’exploration de nouvelles voies pour améliorer la gouvernance du marché du travail et optimiser les ressources financières destinées à la promotion de l’emploi, notamment à travers le partenariat public-privé, les fonds d’investissement spécialisés et les technologies numériques, comme autres axes à défricher à l’occasion des travaux. Le président de la République est revenu, lors de son allocution, sur l’importance de l’emploi qui touche directement à la dignité hu­maine. «Pilier essentiel de la stabilité sociale et du développement humain, l’emploi constitue un garant solide du droit à une vie décente. Mais trouver un emploi qualifié requiert un ensemble de compétences, de qualités et d’aptitudes. C’est ce qu’on appelle l’employabilité.
Il existe donc un lien interdépendant entre emploi et employabilité», a-t-il souligné, indiquant que des parades sont nécessaires, d’autant plus que les nouvelles technologies gagnent de plus en plus de terrain. «C’est un défi permanent face aux bouleversements technologiques majeurs que connaît notre époque, notamment avec l’essor fulgurant de l’Intelligence artificielle et l’utilisation croissante des robots et des services automatisés à la place des humains», a-t-il mis en exergue, avec l’idée que ces évolutions interrogent sur l’avenir du travail et les compétences de demain. Il a par ailleurs convoqué les chiffres du recensement de la population de 2013, évoquant une population composée à 75% de moins de 35 ans pour un taux d’emploi urbain de 44, 3% contre seulement 33, 6% en milieu rural, pour relever l’ampleur du défi. «Le constat dressé par l’Organisation internationale du travail est déjà alarmant : un jeune sur cinq dans le monde est sans emploi, sans formation et sans éducation. Selon l’Observatoire de l’Oit, 453 millions de personnes sont en déficit d’emplois dans le monde et 191 millions de personnes en chômage en 2023. Cette réalité douloureuse exige une mobilisation immédiate, coordonnée et déterminée à l’échelle nationale et internationale», a-t-il noté pour faire comprendre que la problématique est mondiale. «La Banque mondiale, consciente du phénomène, a appelé à lever les obstacles à l’emploi, indiquant que les pays en développement doivent créer 600 millions d’emplois supplémentaires d’ici 2030 pour accompagner leur croissance démographique», a-t-il poursuivi, réitérant l’engagement de son gouvernement à régler le problème, sollicitant à cet égard le concours des employeurs, des travailleurs, des organisations syndicales, des organisations de la Société civile et autres pour poser les bases d’un pacte de stabilité sociale afin d’asseoir un climat propice au développement durable. «Le défi ne peut être relevé que dans un climat social apaisé. C’est pourquoi il est important d’instaurer un dialogue responsable entre le gouvernement, les organisations d’employeurs, les organisations syndicales des travailleurs et la Société civile», a-t-il expliqué. La clôture de la 4ème Conférence sociale se tient vendredi.
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