Les affirmations de M. Alioune Tine, selon lesquelles Awa Coly et Cheikh Atab Coly, âgés respectivement de dix (10) mois et deux (2) ans, «ont été placés sous mandat de dépôt pour contraindre le Sieur Ousmane Fall, responsable du parti Pastef Colobane, et Atab Bodian à se rendre», ont agacé le ministère de la Justice. Il parle de fausses allégations et demande au fondateur d’Africajom center de reconnaître son erreur et présenter des excuses publiques. Ce qu’il a finalement fait en présentant ses excuses.

Le ministère de la Justice estime que Alioune Tine, qui a prétendu que Awa Coly et Cheikh Atab Coly, âgés respectivement de dix (10) mois et deux (2) ans, «ont été placés sous mandat de dépôt pour contraindre le Sieur Ousmane Fall, responsable du parti Pastef Colobane, et Atab Bodian à se rendre», doit reconnaître son erreur et présenter des excuses publiques. Dans un communiqué, le ministère fait savoir que les allégations de M. Tine sont «fausses et témoignent d’une méprise totale des faits».

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En réalité, expliquent les auteurs du document, «les membres de la famille Bodian, à savoir Atab Bodian, Moussa Bodian, Ada Fatou Seck Bodian, Omar Diédhiou, Khady Diémé, Aramata Djiba (mère de Cheikh Atab Coly et Awa Coly), respectivement père, fils, fille, neveu et belles filles deAtab Bodian, sont poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, attentat et complot contre l’autorité de l’Etat, provocation directe à un attroupement armé, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, fabrication et détention d’arme sans autorisation administrative préalable». Poursuivant leurs explications, ils ajoutent : «Ousmane Fall, responsable du parti Pastef Colobane, professeur au lycée Delafosse, est également recherché et poursuivi pour les mêmes faits par le juge d’instruction en charge du deuxième cabinet, et d’ailleurs un mandat d’arrêt a été requis à son encontre.»

Les excuses de Tine
Pour ce qui est du cas des deux bébés dont il est question, les services du département dirigé par Ismaïla Madior Fall informent que «Cheikh Atab Coly (2 ans) et Awa Coly (10 mois), enfants de Aramata Djiba, n’ont ni été arrêtés, ni poursuivis, encore moins placés sous mandat de dépôt, car cela est juridiquement et radicalement impossible». Et de préciser : «Pour la bonne et simple raison que dans la législation sénégalaise, les mineurs de moins de treize (13) ans sont pénalement irresponsables et ne peuvent pas faire l’objet d’un placement sous mandat de dépôt (art.565 et suivants du Cpp), donc ils sont juste à un âge qui les oblige à être en compagnie de leurs parents, si telle est leur volonté.» Il est souligné également dans le document qu’un «bébé de dix (10) mois doit évidemment être avec sa mère, sauf si elle souhaite le confier à des proches ou à l’assistance sociale de l’Administration pénitentiaire».

Selon le ministère de la Justice, «les quartiers des femmes des prisons comptent souvent des enfants qui y sont avec leur mère, de ce fait il n’y a aucune violation des droits fondamentaux de l’Homme». Après avoir donné toutes ces informations, le ministère fait savoir que si «Alioune Tine est de bonne foi, et qu’il est vrai qu’il parle pour l’intérêt général et sans parti pris, il doit reconnaître son erreur et présenter des excuses publiques». D’après les auteurs du communiqué, «le cas contraire serait dommage pour ce qu’il représente».

Dans la foulée, le fondateur d’Africajom center a présenté ses excuses au ministre de la Justice, après avoir évidemment admis son erreur : «Monsieur le ministre, après vérification, je reconnais que je me suis trompé et je présente toutes mes excuses», a écrit Alioune Tine.