Emprunts – Bourse régionale des valeurs mobilières : Les quatre derniers titres du Sénégal admis à la cote


Les emprunts obligataires par appel public à l’épargne de l’Etat du Sénégal sont désormais échangeables sur le marché de la Bourse régionale des valeurs mobilières. Il s’agit de quatre titres dénommés «Etat du Sénégal 6, 40% 2025-2028», «Etat du Sénégal 6, 60% 2025-2030», «Etat du Sénégal 6, 75% 2025-2032» et «Etat du Sénégal 6, 95% 2025-2035». Ces opérations ont été admises à la cote de la Brvm.
Par Dialigué FAYE – Les sons de cloche de la Bourse régionale des valeurs mobilières actant l’admission à la cote de la Brvm des emprunts obligataires du Sénégal ont retenti hier. Désormais, les quatre derniers titres de l’Etat du Sénégal sont échangeables sur le marché secondaire de la Brvm. Il s’agit de : «Etat du Sénégal 6, 40% 2025-2028», «Etat du Sénégal 6, 60% 2025-2030», «Etat du Sénégal 6, 75% 2025-2032» et «Etat du Sénégal 6, 95% 2025-2035». Ces emprunts avaient permis à l’Etat, via le Trésor public, sous la supervision du consortium Cgf Bourse et de la Société générale Sénégal, de mobiliser, en juin et juillet 2025, «354 milliards de francs Cfa sur les quatre tranches, pour un montant initial recherché de 300 milliards de francs Cfa, soit une sursouscription de plus de 21%». Une sursouscription imputable, d’après le directeur de la Dette, à «l’appétit que les investisseurs ont sur le papier du Sénégal, mais aussi à la qualité de la signature du Sénégal». «Cette réussite nous a permis de pouvoir faire face à des programmes et projets structurants qui ont été implémentés dans la Loi de finances rectificative (Lfr) 2025», déclare Alioune Diouf, représentant le ministre des Finances et du budget à cette cérémonie de première cotation des emprunts obligataires du Sénégal.
Au-delà de la qualité de la signature de l’Etat du Sénégal, le directeur de l’antenne nationale de la Brvm considère que cette réussite de l’émission «traduit l’engagement constant des autorités sénégalaises en faveur de la diversification des sources de financement, en mettant à profit les opportunités offertes par le marché financier de notre Union». Oumar Dème indique que «cette première cotation des emprunts obligataires de l’Etat du Sénégal, sur ses quatre tranches, illustre, au-delà de sa symbolique, un marché financier régional qui gagne en maturité, en attractivité et en capacité à accompagner les politiques publiques et les projets structurants de nos Etats. Elle apporte à notre marché une capitalisation additionnelle de 354 milliards de francs Cfa et garantit aux investisseurs et aux épargnants la liquidité de leurs placements». Pour la Brvm, souligne M. Dème, cette opération démontre une nouvelle fois sa «mission fondamentale : mobiliser l’épargne régionale au service du développement de nos économies, et offrir aux investisseurs institutionnels comme particuliers des instruments sécurisés, attractifs, innovants, adaptés à leurs besoins et à leurs horizons de placement».
En tant que cheffe de file, la Cgf Bourse a accompagné l’Etat dans la structuration, la présentation et la mise en marché de cet instrument. Le Directeur général précise que «le succès éclatant de cette émission traduit une réalité». Kalidou Diallo explique : «Le marché financier de l’Uemoa est désormais un pilier essentiel de financement du développement de la région. La forte adhésion des investisseurs institutionnels comme particuliers illustre non seulement la solidité de la signature du Sénégal, mais également la maturité croissance de notre place financière.»
A ce propos, rappelle Oumar Dème, «entre 1998 et novembre 2025, le marché financier régional a permis de lever plus de 20 188, 45 milliards de francs Cfa grâce aux émissions obligataires, dont 17 332, 86 milliards de francs Cfa pour les Etats membres. Pour sa part, le Sénégal a mobilisé, sur la même période, 1726, 71 milliards de francs Cfa, soit 9, 96% de l’enveloppe globale».
Par ailleurs, souligne le directeur de l’antenne nationale de la Brvm, «une nouvelle levée de fonds de 400 milliards de francs Cfa, via un emprunt obligataire par appel public à l’épargne lancé le 2 décembre dernier, devrait être bouclée avant la fin de l’année. Elle viendra renforcer l’enveloppe déjà mobilisée par l’Etat du Sénégal sur le marché financier régional».
2800 milliards à lever sur le marché intérieur en 2026
Pour 2026, l’Etat du Sénégal a prévu de lever 2800 milliards de francs Cfa sur le marché intérieur, selon le directeur de la Dette. Alioune Diouf considère que «c’est une opportunité offerte à l’ensemble des acteurs de pouvoir contribuer à l’effort de construction du Sénégal». «Au nom de l’Etat, je réaffirme notre détermination à continuer de travailler main dans la main avec l’ensemble des acteurs du marché. Les perspectives sont très bonnes pour l’Etat du Sénégal», déclare M. Diouf, qui présidait la cérémonie de la première cotation des emprunts obligataires du Sénégal.
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