Cette année, la Sénégalaise Mati Diop montera les marches du Festival de Cannes. Sa dernière production, «Atlantique», figure sur la liste des 19 films qui seront en compétition pour la plus prestigieuse des récompenses.
Cette année, le Sénégal sera à Cannes. Le film de la réalisatrice Mati Diop, Atlantique, figure dans la sélection de 19 films qui seront en compétition lors du 72e Festival de Cannes du 14 au 25 mai. La sélection a été rendue publique hier par le délégué général du Festival Thierry Frémaux. Interrogé par l’Agence de presse sénégalaise, le producteur Omar Sall de Cinékap explique que «le film part de la réalité pour aboutir au fantastique». «Le sujet parle d’économie, de politique, en passant par l’émigration pour atterrir à l’amour entre Ada et Souleymane et Issa. Le film raconte des choses de chez nous pour embrasser l’universel», fait-il valoir. Produit par Les Films du Bal, une société française, Cinékap, une maison de production sénégalaise, et le soutien de la Côte d’Ivoire, de Tv5 et d’autres partenaires, le film a également bénéficié d’un financement du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle du Sénégal (Fopica). Selon Oumar Sall, Mati Diop a tourné un peu partout dans Dakar, notamment à la sphère ministérielle de Diamniadio, à Yoff, à Thiaroye pour une grande partie, là où partent les candidats à l’émigration. Dans le dossier du film, le synopsis dit ceci : «Une banlieue populaire de Dakar s’étend sur le bord de l’Atlantique, dominée par une tour futuriste dont l’inauguration est imminente. Sans salaires depuis des mois, les ouvriers du chantier décident de quitter le pays pour un destin meilleur et périssent en mer. Parmi eux, Souleymane, l’amant d’Ada, promise à un autre. Quelques jours plus tard, un incendie dévaste le mariage de la jeune fille, alors que de mystérieuses fièvres s’emparent des habitantes du quartier. Ada est loin de se douter que Souleymane, pourtant parti en mer, est revenu…» A 32 ans, la réalisatrice, fille du musicien Wasis Diop, inscrit son nom dans l’histoire du cinéma sénégalais après son oncle Djibril Diop Mambety.
Cette année, si la sélection officielle ouvre la porte à des jeunes réalisateurs comme Mati Diop et Ladji Ly qui présentera Les misérables, de grands noms sont aussi attendus comme Pedro Almodovar, Arnaud Desplechin, Ken Loach, les frères Dardennes, entre autres. Au total, quinze réalisateurs et quatre réalisatrices venant de nombreux pays dont le Brésil, l’Espagne, la Chine, la Roumanie, le Canada, l’Autriche, les Etats-Unis vont prétendre à la Palme d’or.