Doyen des ambassadeurs à Dakar, Jean Koe Ntonga, qui a passé 16 ans à Dakar et 30 ans dans le monde diplomatique, a décidé de raconter sa vie diplomatique dans un livre. Il lui a fallu deux tomes pour y arriver. Par Justin GOMIS –

C’est le doyen des ambassadeurs sur la place de Dakar. Après un peu plus de 30 ans de carrière diplomatique, l’ambassadeur du Cameroun au Sénégal, Jean Koe Ntonga, a décidé de raconter son expérience dans un livre. Il lui fallait deux tomes pour décrire son passage dans la capitale sénégalaise et dans d’autres villes durant sa carrière qui culmine à 28 ans d’existence. «L’idée d’écrire ce livre, qui nous réunit, est venue des collaborateurs, des collègues, des amis avec qui je partage beaucoup de choses en commun. Cela s’est poursuivi par la qualité de mes discours, des interventions et recommandations durant les cérémonies protocolaires qui m’ont exhorté à mettre mes écrits à la portée des diplomates. Et pas seulement des jeunes diplomates en quête d’expérience», a déclaré l’ambassadeur ce samedi, lors de la cérémonie de dédicace devant un parterre de diplomates.

D’après le doyen des diplomates, il s’agit «des discours prononcés et des interventions et communications faites au Cameroun et en qualité d’ambassadeur dans les pays où j’ai représenté le chef de l’Etat Paul Biya et le gouvernement du Cameroun depuis 1996 à ce jour». Ainsi, il démarre par une large revue et les centaines de discours qu’il a faits au cours des cérémonies protocolaires. «Ces sorties font partie intégrante de ses activités en tant que chef de mission, et elles procèdent aussi du rôle d’information et de communication qu’il doit jouer à tous les niveaux», note-t-il.

Camp du Chœur des jeunes africains : Une volonté de pacifier l’Afrique par le chant

En fait, ces deux tomes dont l’un parle plus du Sénégal où le diplomate a passé plus de 15 ans, reflètent son parcours diplomatique pendant plus de trente ans comme ambassadeur qui tourne autour de la situation politique, économique et socio-culturelle du pays où il est envoyé en mission, mais aussi d’informer le gouvernement du pays d’accueil et des autres pays, ainsi que les missions diplomatiques. «J’ai fait ces tomes pour raconter ma vie, le parcours fait et les rapports avec les uns et les  autres», a fait savoir Jean Koe Ntonga, arrivé au pays de la Teranga en poste à Dakar depuis 2008. D’après lui, le Sénégal est une université qui lui a appris beaucoup de choses. «Quand on n’est pas à l’université, on pense qu’on connaît beaucoup. Mais quand on y va, ça devient autre chose. Le Sénégal m’a beaucoup appris. Il y a tout au Sénégal. Je suis fier d’avoir été ici pendant 15 ans. Le Sénégal nous accueille nous les Came­rounais  avec une généreuse hospitalité», a-t-il témoigné.

Seydina Issa Sow, artiste, illustrateur de Bd : «Je souhaitais faire quelque chose en hommage à Sadio Mané…»

Suffisant pour le diplomate camerounais de magnifier l’hospitalité légendaire du Sénégal. «L’ambassadeur est aussi un promoteur du civisme. J’exhorte mes concitoyens à respecter les autorités qui leur accordent une généreuse hospitalité», a-t-il rappelé dans ses ouvrages, en invitant ses compatriotes à ne pas se mêler des affaires intérieures du pays qui les a accueillis avec une grande générosité. «Nous ne  sommes pas une colonie, mais une communauté. Le Came­roun doit s’intégrer avec le Peuple sénégalais. Nous devons respecter les lois et règlements de ce pays. On ne doit pas s’ingérer dans la vie politique du Sénégal», insiste le diplomate à l’endroit de ses compatriotes établis à Dakar. «Et ces deux tomes, qui peuvent être d’une très grande utilité pour les  jeunes diplomates, font aussi état du contexte mondial que nous vivons et qui est marqué par des tensions comme le terrorisme. Ces ouvrages parlent aussi de la recherche qui est au centre de toutes les préoccupations, des misères du monde et des catastrophes», assure-t-il. De l’avis de M. Hassan Naciri, ambassadeur du Maroc au Sénégal, «ces deux ouvrages édifient sur les engagements optionnels du doyen des diplomates et ses convictions».

justin@lequotidien.sn