Les élections départementales et municipales du 23 janvier 2022 et les législatives prochaines n’augurent pas un climat apaisé au Sénégal. C’est l’analyse de la situation politique et sociale faite par les partis de la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds).Par Aliou DIALLO
– Les élections territoriales et même législatives de 2022 peuvent constituer de gros dangers pour le pays, si l’on n’y prend garde. La sonnette d’alarme a été tirée par des partis de gauche regroupés au sein de la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds). Ces joutes ont certes de nombreux enjeux, mais pour Aj/Pads-A, Ld et leurs alliés, ce qui est en jeu, c’est la paix, la stabilité du pays pour dérouler des politiques répondant aux besoins des populations. C’est pourquoi, d’après eux, l’impératif catégorique, c’est la préservation de la paix et la stabilité dans les périodes pré-électorale, électorale et post-électorale.
Ainsi, la Cds lance un appel pressant à toutes les couches, classes et catégories sociales, religieuses, économiques et politiques à éviter toute forme de violence, à sauvegarder la paix afin d’épargner aux Sénégalais les dangers de l’insécurité et de la déstabilisation. Dans un communiqué, la Cds a rappelé les signes avant-coureurs de violences lors de ces élections. «Dans notre pays, la situation actuelle est pleine d’incertitudes avec une certaine opposition radicale et manipulatrice usant de terreur et charriant une violence verbale inédite en surfant sur le mal-vivre des jeunes. Elle déroule un agenda pro-insurrectionnel en nageant le dos dehors», déclarent les membres de la Cds.
Ces derniers avancent aussi que les licenciements dans le monde du travail, la crise persistante dans les secteurs de l’éducation et de la santé et les litiges fonciers ne contribuent pas à un apaisement de la situation. Ils pensent que le Covid-19 qui a mis toutes les économies à genoux avec un fort relent de frustrations qui débouchent souvent, comme en mars 2021 au Sénégal, sur des émeutes grosses de tous les dangers avec une sous-région sahélienne en proie au terrorisme.
A cela s’ajoutent, disent-ils, les accusations de détournement de fonds et de trafics de passeports et de visas qui touchent des entreprises publiques, des services de l’Etat et des députés. Pour la Cds, «nonobstant les grandes réalisations des pouvoirs publics en termes de soutien à la résilience des populations, à une plus grande équité territoriale en matière de services sociaux de base et à la réduction des clivages sociaux, la violence verbale et physique s’invite partout : dans le cadre de l’adversité politique, jusque dans les lieux de savoir comme les écoles et les universités, etc.». Elle conclut que l’apaisement n’est donc pas encore au rendez-vous malgré les résultats de l’Audit indépendant du fichier et l’évaluation du processus électoral concluant à la fiabilité du fichier et à la régularité du processus électoral.