Mr Ibrahima Sène, j’ai bien lu votre texte.
Malgré ce que vous affirmez, votre analyse montre bien que les valeurs de Gauche sont les aspirations des électeurs. Je vous cite : «Tous ceux qui ont tenté de s’en tenir à ce clivage n’ont jamais réussi à accéder au pouvoir ou à le conserver, par contre, ceux qui ont intégré ce dépassement», dans leur stratégie de conquête du pouvoir, sous forme de «large rassemblement», sans exclusive, autour «de valeurs républicaines, démocratiques et de justice sociale, l’ont toujours réussi».
A mon humble avis, c’est ce rêve brisé qui a fait bouter Wade hors du pouvoir et qui emportera le pouvoir de Macky.
J’ai bien dit «rêve brisé» parce que vous n’êtes pas sans ignorer que les forces des «assisards» ont largement contribué à l’élection de Macky Sall en 2012. Leur vote, pour Macky, était fait avec en bandoulière les valeurs de Gauche déclinées dans les conclusions des Assises nationales.
Nous avons applaudi quand Macky Sall fut élu et que dans son premier discours à la Nation, il déclina ses ambitions, son engagement de gouverner avec des «valeurs de Gauche», et cela s’est traduit par une adhésion en masse à la Coalition Bby.
La pratique d’une gouvernance vertueuse, qui s’est imprimée dans les premiers actes du gouvernement de Macky Sall, a été très vite abandonnée. C’est ce qui a été à l’origine de la mise en place de la Cds. Cette Cds était une réelle menace pour le Bby et Monsieur Sall, président du parti Apr, a bien vu cela. La machine administrative fut alors mise en branle pour mater ces «Cdsistes». Au finish, il y eut des «bruits de bottes» au sein des partis de «Gauche» membres de la Cds.
Là où je ne peux être d’accord avec vous, c’est quand vous «cataloguez» tous ceux qui se sont retirés de Bby, de «forces rétrogrades, nostalgiques». Les forces de Gauche ne sont nullement nostalgiques parce que dans le trajet historique de ce Sénégal indépendant, la Gauche ne peut rien y trouver qui puisse animer un quelconque sentiment de nostalgie. Nous n’avons jamais connu de gouvernement qui ait eu le cran de mener des politiques hardies de développement du Sénégal. En conséquence, ces «forces de gauche» n’ont jamais arrêté de lutter, comme Sisyphe, pour qu’enfin, dans ce pays, les valeurs de gouvernance soient les «valeurs républicaines, démocratiques et de justice sociale».
Enfin, vous concluez en faisant un appel pour «barrer la route à ces apprentis sorciers». Hé bien, ces «apprentis sorciers» dont vous parlez, certains d’entre eux, et vous les connaissez, font partie de ceux qui ont contribué, largement et en qualité, à l’élaboration des conclusions des Assises nationales. Ils font partie de ceux qui ont fait des propositions réfléchies et pertinentes pour lancer notre pays sur les rampes du décollage socio-économique. Parmi ces «apprentis sorciers», il y’en a qui font partie de ceux dont les contributions dans les travaux des Assises nationales ont inspiré, en tout ou partie, le Yoonu yokkute et le Pse auxquels vous faites référence. Parmi ces «apprentis sorciers», il y’en a qui n’arrêtent de réfléchir et d’apporter des analyses et critiques positives pour redresser ce pays. Oui, le Sénégal a besoin de redressement, contrairement à vous assertions.
Gauchement, vôtre.

Sidy Moctar CISSE
Militant de gauche
Toujours Assisard
Coordinateur des cadres de la LD Debout
doxadeem@gmail.com