Le président de la Répu­blique Bassirou Diomaye Faye a affirmé mercredi qu’il incombe à l’Etat sénégalais d’apporter «des solutions idoines» aux problèmes liés aux «évènements malheureux» survenus dans le pays récemment, promettant qu’il va «assumer entièrement cette responsabilité». «Par rapport aux évènements malheureux survenus dernièrement dans le pays, avec des situations douloureuses pour nous, il est de notre responsabilité d’apporter des solutions idoines. Et nous allons assumer entièrement cette responsabilité», a-t-il notamment assuré.

Le chef de l’Etat s’exprimait au cours d’une visite de courtoisie qu’il a rendue ce mercredi au Khalife général de Médina Baye (Kaolack, Centre), Cheikh Mouhamadoul Mahi Ibrahima Niass. Cette visite intervient en prélude à la célébration, di­manche, du Mawlid, l’anniversaire de la naissance du Pro­phète Mohamed (Psl). «Je réaffirme ma satisfaction totale d’être venu à Médina Baye pour ce que représente Cheikh Ibrahima Niass et pour l’estime et la considération que j’ai pour sa famille qui, aujourd’hui, est sous la tutelle de Cheikh Mouhamadoul Mahi Niass», a-t-il souligné.

Le président de la Répu­blique a dit sa volonté de raffermir les liens avec les foyers religieux du Sénégal. «Nous avons pour ambition, d’ici les prochaines semaines, de nommer une personne avec qui j’ai déjà discuté et qui ira dans tous les foyers religieux en vue de se concerter avec eux sur tout ce que nous avons comme vision, pour que tout ce qui a été fait ou qui était prévu pour ces foyers religieux soit réalisé», a-t-il révélé.

Le chef de l’Etat a signalé qu’il avait déjà décidé de rendre visite au Khalife général de Médina Baye. Il a expliqué qu’il n’avait pas effectué ce déplacement compte tenu de son calendrier trop chargé et du fait que le khalife Cheikh Mouha­madoul Mahi Ibrahima Niass était en déplacement hors du territoire national. «Mais, j’ai toujours voulu venir ici pour solliciter de lui des prières pour le développement d’un Sénégal de paix», a lancé Bassirou Diomaye Faye.

Il a relevé la dimension spirituelle de Médina Baye et de son fondateur, Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima Niass (1900-1975). Il a rappelé les enseignements et l’apport «incommensurable» de ce dernier dans la Faydatou, soulignant «le patriotisme, le panafricanisme, et les connaissances profondes, incontestables qu’il nous a léguées», a dit Président Faye. «Nous étions, avant d’être au pouvoir, convaincus de notre foi en Dieu, et nous le sommes davantage aujourd’hui et sommes persuadés que la religion occupe une place très importante dans les processus de développement d’un pays. Parce que la foi est au début de tout», a insisté le chef de l’Etat. «Tous les chefs religieux, qui ont la responsabilité de poursuivre l’œuvre de leurs devanciers, investis de la mission d’enseigner les populations par rapport au legs des anciens, nous avons la responsabilité de leur montrer suffisamment de respect, de considération et de soutien sans faille (…)», a-t-il fait valoir.

Il justifie cela par le fait «qu’ils ont une lourde mission pour laquelle nous avons l’obligation de les assister, nous qui incarnons le pouvoir temporel». Il dit assumer «entièrement» les relations qui doivent prévaloir entre la religion et l’Etat.

«Même si nous sommes dans un Etat laïc, notre conception de la laïcité ne veut pas dire que l’Etat n’a rien à voir avec la religion. Si on est président de la République d’un pays où on dit que 90% de la population sont d’obédience musulmane, les 10% restants ont d’autres croyances, j’estime que les 100% sont tous des croyants», a-t-il indiqué.

Bassirou Diomaye Faye affirme que la liberté de culte garantie par la Constitution doit être respectée, soulignant l’importance de faire en sorte qu’elle soit respectée par tous sous forme de loi.

Il a promis de prendre toutes les dispositions pour la réalisation d’infrastructures afin d’accueillir les milliers de pèlerins qui viennent de partout à travers le monde à Médina Baye en période de Gamou.

Il a sollicité des prières pour la réussite de sa mission et celle de son gouvernement, ainsi que pour le Peuple sénégalais, estimant que sa réussite et celle du gouvernement profitent également à tous les Sénégalais. «Si le pays est stable, que tout est fait dans le «Jub-Jubal-Ju­banti» que nous appelons de tous nos vœux, les difficultés, pour l’essentiel, seront dépassées dans les plus brefs délais», a-t-il lancé.
Aps