L’Organisation mondiale de la santé va procéder à de vastes réformes. La nouvelle structure va fonctionner ainsi sur quatre nouveaux piliers  (Program­me, Urgence, Relations extérieures et fonctionnement institutionnel). L’organisation veut à travers ces réformes promouvoir et préserver la santé des populations les plus vulnérables en atteignant la cible du «Triple milliard» pour les cinq prochaines années.

L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a annoncé les plus vastes réformes de son histoire. La nouvelle structure institutionnelle repose désormais sur quatre piliers qui seront présents dans l’ensemble de l’organisation. Il s’agit, précise le communiqué, du pilier des Programmes. Celui-ci va soutenir les activités de l’Oms en faveur de la couverture sanitaire universelle et de l’amélioration de la santé des populations. Le second pilier est celui des Urgences qui va couvrir les responsabilités cruciales de l’organisation en matière de sécurité sanitaire, qu’il s’agisse d’intervenir lors d’une crise sanitaire ou d’aider les pays à s’y préparer. Vient ensuite le pilier des Relations extérieures et de la gouvernance. Il a pour fonction de centraliser et d’harmoniser les activités de l’Oms dans les domaines de la mobilisation des ressources et de la communication. Et enfin le pilier du Fonctionnement institutionnel, qui va garantir une mise en œuvre plus professionnalisée des principales fonctions institutionnelles telles que la budgétisation, les finances, les ressources humaines et la chaîne d’approvisionnement.
Outre ces quatre piliers, il est prévu, au siège de l’Oms à Genève, une Division du scientifique en chef chargée de renforcer les principales activités scientifiques de l’Oms et de garantir la qualité et la cohérence des normes de l’organisation. «Cette nouvelle structure s’appuie sur 11 processus institutionnels qui ont été remaniés : la planification, la mobilisation des ressources, la communication externe et interne, le recrutement, la chaîne d’approvisionnement, la gestion des services du personnel, les normes, la recherche, les données et la coopération technique», lit-on dans le communiqué. Ces réformes visent, selon le communiqué, «à moderniser l’organisation et à la rendre plus forte afin qu’elle joue un rôle plus efficace et plus efficient en tant que principale autorité mondiale dans le domaine de la santé publique». Aussi ces changements sont destinés à aider les pays à atteindre les ambitieuses cibles du «Triple milliard». Faut-il le rappeler lors de la 68ème session du Comité régional de l’Oms pour l’Afrique tenue à Dakar les 27 et 31 août 2018, l’Oms avait annoncé l’objectif du «Triple milliard», inscrit au cœur de son plan stratégique pour les cinq prochaines années. Il s’agit d’un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant de la Couverture sanitaire universelle (Csu) ; d’un milliard de personnes supplémentaires mieux protégées face aux situations d’urgence ; et d’un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant d’un meilleur état de santé et d’un plus grand bien-être.
Au-delà du renouvellement des structures, les changements vont modifier l’Adn de l’organisation afin que celle-ci ait «un impact mesurable sur la vie des populations au service desquelles nous sommes», réagit Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Oms. Il précise en outre : «Notre vision reste la même que lors de la fondation de l’organisation en 1948: il s’agit pour tout être humain d’être en mesure de posséder le meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre.» Le monde a changé. «Et c’est pourquoi nous avons défini un nouveau mandat, en tenant compte de ce que le monde attend de nous maintenant : promouvoir la santé, préserver la sécurité mondiale, servir les populations vulnérables», a-t-il ajouté.
Il faut rappeler que ces mesures ont été définies à l’issue d’une longue période de consultations avec les membres du personnel. Elles ont été mises au point par le Groupe de la politique mondiale de l’Oms, composé du Directeur général et des Directeurs régionaux de l’Afrique, des Amériques, de l’Asie du Sud-Est, de l’Europe, de la Méditerranée orientale et du Pacifique occidental.
Par ailleurs, le Groupe de la politique mondiale a souligné l’importance de la collaboration avec les partenaires. A ce propos, Dr Tedros a précisé que l’Oms «devait changer d’état d’esprit pour rechercher et instaurer des partenariats dans le secteur public comme dans le secteur privé. Le Plan d’action mondial, pour permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous, dans le cadre duquel 12 organisations partenaires coopèrent pour atteindre les objectifs de développement durable liés à la santé, est un exemple de l’importance de la collaboration», conclut-il.
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