Encadrement des artistes : Des photographes réclament un meilleur accompagnement
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L’ambassade de la Côte d’Ivoire est devenue, le temps de la Biennale, un centre d’exposition d’œuvres d’art. Elle abrite une exposition d’art plastique, des statues et des photographies.Par Justin GOMIS –
L’initiative Ethique Art Conseils, en collaboration l’ambassade de Côte d’Ivoire à Dakar, a réuni des artistes venus de divers horizons sous le thème «Connexions culturelles», samedi dernier dans les locaux de l’ambassade. Elle entre dans le cadre de la Biennale de l’art contemporain. Une occasion saisie par les artistes photographes pour réclamer un accompagnement des autorités. «Il n’y a pas du tout de soutien des autorités pour la photographie. Les artistes photographes sont dans une galère pas possible. Quand un peintre demande un accompagnement, le gouvernement l’accompagne. Alors qu’on ne considère même pas les photographes», a dénoncé Ly Lagazelle, photographe ivoirienne établie à Vienne, en Autriche. «On peut vendre une œuvre d’art à 5 millions, mais la même œuvre en photographie, les gens vont dire c’est de la photo, que tout le monde fait de la photo», a souligné l’artiste. Pour elle, le travail de la photo n’est pas moins important. «Elle immortalise un moment», a-t-elle fait savoir. Avant de demander aux autorités en Afrique de commencer à développer des accompagnements pour les photographes, afin de leur permettre de pouvoir s’implanter un peu partout dans le monde.
Cette préoccupation pour le manque de soutien aux artistes appartiendra bientôt au passé si l’on se fie aux confidences du Pr Alassane Thiam, directeur de Cabinet du ministre de la Culture de la Côte d’Ivoire. «La plupart des artistes se plaignent de ne pas être soutenus. Malheureusement, ils sont souvent restés dans la subvention plutôt que de se constituer en entreprise pour pouvoir bénéficier de financements. Les financements sont en train de se mettre en place au sein des différentes institutions bancaires. L’Uemoa a promis de mettre en place un fonds qui part de 20 à 800 milliards d’ici trois à quatre ans. Les artistes pourront maintenant bénéficier de ces fonds. C’est important pour le futur des activités culturelles», a-t-il informé, en se réjouissant que l’ambassade accepte d’accompagner l’exposition des œuvres. «A travers cela, il s’agit de promouvoir surtout les artistes. C’est important parce que les œuvres créatrices et culturelles sont en train de prendre une place que vous ne pouvez imaginer au sein des institutions financières», a-t-il dit.
Pour mieux s’exprimer sur la connexion culturelle, Ly Lagazelle a choisi de travailler sur trois thèmes dans son exposition. «Je suis beaucoup dans la discrimination liée au genre. Je suis dans l’anthropologie en parlant d’identité culturelle et d’identité de soi. Je suis aussi dans l’environnement en parlant de l’impact de l’environnement. Avec ce projet, c’est en gros de l’anthropologie, où je parle du lien de l’homme avec la terre, d’identité culturelle. La discrimination liée au genre, ce n’est pas seulement aux femmes. Il y a des hommes victimes de violence», a-t-elle expliqué sur son travail.
L’ambassade de la Côte d’Ivoire a voulu montrer l’importance de la culture à travers les expositions d’art plastique, des masques, des statues et des photographies.
justin@lequotidien.sn