Il était mis à prix à 30 millions d’euros et estimé entre 100 et 150 millions. Ce devait être la vente aux enchères de l’année : un tableau attribué au Caravage, célèbre peintre italien du 17e siècle, devait être vendu aux enchères jeudi à Toulouse. On a appris ce mardi 25 juin au soir qu’il avait été cédé de gré à gré à un acheteur étranger. Retrouvé il y a cinq ans dans un grenier de la «ville rose», le tableau a de nouveau créé la surprise. C’est une scène biblique. Judith, décapitant le général assyrien Holopherne dans son sommeil avec une épée pour sauver son Peuple du tyran. Cette scène, d’un réalisme violent, le Caravage l’a déjà peinte dans un célèbre tableau conservé à Rome. Et c’est la même qui figure sur la toile vendue aujourd’hui, de gré à gré, pour un montant inconnu.
La plupart des experts y voient bien la main du célèbre peintre italien, maître du clair-obscur. Elle a été peinte à Naples, où vivait le Caravage, peu avant sa mort en 1610. Des doutes persistent toutefois. Le Caravage ne signait pas ses œuvres et il a souvent été copié. L’Etat français n’a donc pas souhaité se porter acquéreur. Et dire que le tableau dormait encore il y a cinq ans dans un grenier de Toulouse, sous de vieux matelas. Il était sale, recouvert d’une sorte de brouillard blanc, raconte le commissaire-priseur encore ému de cette découverte. Les propriétaires de la maison, qui vidaient leur grenier, comptent parmi leurs ancêtres un officier de l’Armée napoléonienne. C’est lui qui a peut-être rapporté la toile d’une de ses campagnes d’Italie.
Rfi