Faire de l’agenda 2030 une réalité pour les populations, en particulier vulnérables, tel est l’objectif d’Enda Tiers monde qui a lancé hier à Dakar un atelier réunissant l’ensemble de ses partenaires et réseaux.

Pour arriver à un agenda 2030 transformateur, c’est-à-dire inclusif, l’Ong Enda a mobilisé hier l’ensemble de ses partenaires et membres de son réseau Enda Tiers monde. Réunis à Dakar dans un atelier de 5 jours, ils espèrent sensibiliser la société civile du Sud sur le rôle et la place qu’elle doit jouer dans l’atteinte des Objectifs de développement durable (Odd) axés sur l’agenda 2030. «Enda, dans le cadre d’un partenariat avec l’Union européenne, s’est engagée à sensibiliser, faire connaître et mettre en œuvre l’agenda, dans un premier temps auprès des membres du réseau Enda et de ses partenaires afin que tous les membres puissent démultiplier dans leurs pays respectifs les actions de mise en œuvre de l’agenda 2030 et des Odd», a fait savoir Marième Sow, Pca d’Enda Tiers monde, à l’ouverture de cet atelier. Pour elle, il ne s’agit pas de réinventer la roue, mais bien au contraire à partir de l’existant de faire en sorte que l’Agenda 2030 devienne une réalité pour les populations et en particulier ceux qui sont plus vulnérables.
«Enda a presqu’un demi-siècle dans le domaine du développement, de l’environnement et de lutte contre la pauvreté et possède un savoir-faire reconnu dans de nombreux domaines : l’agro-écologie, l’énergie et le changement climatique, la gestion des ressources naturelles, la santé, les migrations… Le réseau pourra ainsi démultiplier ses actions et contribuer à faire en sorte qu’un développement durable devienne une réalité», a souligné la cheffe d’Enda Tiers monde, invitant par ailleurs la société civile à s’impliquer davantage auprès des gouvernants pour faire respecter les Odd tels que les pays se sont engagés à les atteindre. Axés autour de 17 objectifs et 216 cibles, les Odd ont été lancés en 2015 pour une période de 15 ans, à la suite des Omd (Objectifs du millénaire pour le développement) qui n’avaient pas obtenu un très grand succès. Pour cette fois encore, Enda et ses partenaires sont conscients qu’il y a un travail à faire, un processus surtout participatif dans la mesure où acteurs étatiques comme non étatiques doivent intervenir et interagir pour suivre dans chaque pays les avancées qu’il y a.
Invité à participer à cet atelier, l’économiste Chérif Salif Sy a exhorté les Etats à engager toutes les parties prenantes, notamment les sociétés civiles, pour atteindre les Odd. Elles sont très importantes. Il faut les appuyer et les associer dans la mise en œuvre des programmes. Lui qui s’est félicité qu’il n’y ait pas de contradiction entre l’agenda 2030 et l’agenda 2063 de l’Ua a par ailleurs déploré le fait que certains Etats dits riches ne respectaient pas leurs engagements de financement vis-à-vis de l’Afrique et que l’Afrique elle-même soit incapable de s’autofinancer, des trouver des ressources. Sans inciter les Etats africains à cheminer seuls, M. Sy a plaidé pour un «partenariat plus responsable». «L’avenir de l’Afrique se fera avec les autres. L’avenir du monde ensemble», a-t-il conclu.
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