«Trop d’emprunts et peu de transparence.» C’est le constat que dresse l’imam Ahmadou Makhtar Kanté sur la question de l’endettement du Sénégal. Invité dans l’émission «Remue-Ménage» ce dimanche, il estime que le recours répété aux emprunts, sans explications claires, plonge le pays dans une zone d’opacité préoccupante. «Le Fmi vient de dire que ce n’est même pas à l’ordre du jour.

Peut-on considérer que c’est bon signe ? Admettons que le gouvernement actuel dit qu’il a d’autres créneaux pour financer ses politiques publiques. Mais, ils n’ont qu’à le dire. Ça doit faire l’objet d’un débat public pour permettre aux députés de poser des questions, à l’Exécutif d’expliquer où est-ce qu’il va tirer les ressources, à la Société civile et à l’opposition de rentrer dans le débat», a-t-il déclaré. Le religieux estime qu’il n’y a pas un débat plus intéressant, plus délicat et plus sensible que celui-là. «Il me semble que le gouvernement actuel est en train d’éviter ce débat-là», a-t-il martelé, se demandant pourquoi le pouvoir ne communique pas sur le retard de publication des deux rapports d’exécution budgétaire. «Le premier retard posait problème, un deuxième retard, on va attendre un troisième, un cinquième retard ? Maintenant, on nous dit que tout tient bien. Mais ça ne tient pas ! C’est fragile et opaque», alerte-t-il.

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Le religieux affirme que la transparence budgétaire n’a de sens qu’accompagnée d’un véritable débat. «C’est ce débat qui permet de savoir quel est le niveau de transparence budgétaire et actuellement, ce débat-là n’existe pas. Donc, je ne comprends qu’on dise qu’il n’y a pas de problème, qu’il ne faut pas être alarmiste, qu’ils vont s’en sortir», a-t-il notamment lâché.

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Ahmadou Makhtar Kanté dit à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas de raison d’être optimiste. «Je veux bien être optimiste, mais je n’ai pas de raisons de l’être. Donc, j’assume, je suis pessimiste maintenant par rapport à la transparence budgétaire», a-t-il conclu.
Par Ousmane SOW – ousmane.sow@lequotidien.sn