Au Sénégal, le taux d’électrification s’établit au niveau national, en fin 2022, à 85% dont à 60% en milieu rural et pratiquement 98% dans le milieu urbain, a fait savoir hier Aïssatou Sophie Gladima, ministre du Pétrole et des énergies, lors de la clôture de la session ordinaire de l’année 2023 du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct).Par Ousmane SOW –
Le Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct), qui a reçu tour à tour le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, le ministre de l’Environnement et du développement durable, celui des Mines et de la géologie, dans le cadre de sa deuxième session ordinaire de l’année 2023, a bouclé la boucle hier, avec la ministre du Pétrole et des énergies, Aïssatou Sophie Gladima. Des sessions qui entrent dans une série de consultations élargies avec les sociétés qui exploitent les ressources naturelles comme l’indique le thème de la session : «Ressources naturelles et gouvernance des territoires.». Ainsi, faisant face aux Hauts conseillés des collectivités territoriales, la ministre du Pétrole et des énergies, dans son discours, a dressé le portrait du secteur de l’énergie et décliné les réalisations de son département, en application de la Lettre de politique de développement du secteur 2019-2023. Selon Mme Aïssatou Sophie Gladima, la politique nationale en matière de production et de développement d’énergie au Sénégal s’est diversifiée et renforcée ces dernières années. L’ambition du Sénégal, dira Mme Gladima, c’est de mettre en place des infrastructures énergétiques, afin d’atteindre la croissance envisagée dans le Plan Sénégal émergeant (Pse), avec un accès universel à l’électricité à l’horizon 2025. En outre, sur la base de requête, relative à l’état des lieux de la mise en œuvre de la politique énergétique et les recommandations sur le cadre juridique et de gouvernance du secteur pétrolier pour un accès universel à l’électricité, elle a souligné la question de l’iniquité entre les milieux urbain et rural, aussi bien pour l’accès à l’électricité qu’aux combustibles modernes de cuisson.
Besoin d’investissements de 631 milliards en zone rurale
Au Sénégal, dira-t-elle, le taux d’électrification s’établit au niveau national, en fin 2022 à 85% dont à 60 % en milieu rural et pratiquement 98% dans le milieu urbain. «Le gouvernement du Sénégal est en train de consentir des efforts considérables, pour résorber la question de l’iniquité territoriale en matière d’accès à l’énergie», a-t-elle indiqué, tout en admettant que l’accès universel est presque une réalité en milieu urbain, même s’il faut noter que la plupart des villes sont en pleine extension, ce qui entraîne de nouveaux besoins. A l’en croire toujours, l’ambition du Sénégal c’est d’arriver à une équité dans l’accès universel à l’électricité, fondement du développement socio-économique des territoires pour l’émergence du pays en 2035. «Le coût des investissements à réaliser pour mettre en œuvre le programme en zone rurale est estimé à près de 631 milliards de francs Cfa», a-t-elle annoncé, estimant qu’avec l’exploitation du gaz pour en faire de l’électricité, le Sénégal peut avoir de l’électricité de meilleure qualité, mais aussi à moindre coût. «Mais n’empêche que nous allons laisser le renouvelable à 40%», a-t-elle précisé. Et de poursuivre : «La disponibilité de gaz sur toute l’étendue du territoire national et l’utilisation de l’énergie renouvelable participeront certainement à réparer la fracture territoriale entre ville et campagne, renforçant ainsi la viabilité et l’attractivité des collectivités territoriales.»
Revenant sur l’exploitation des ressources naturelles, la ministre Aïssatou Sophie Gladima révèle que le Sénégal est bien préparé. Elle soutient que son département, dans sa volonté d’assurer une participation inclusive pour une gestion concertée des ressources pétrolières et gazières, a consulté l’ensemble des acteurs du secteur dans tout le processus d’élaboration de dispositions législatives et réglementaires. «Le gouvernement a décidé d’acter l’appartenance des ressources naturelles à l’ensemble du Peuple et s’est engagé à une gestion transparente et optimale pour assurer l’accès universel à l’électricité et asseoir un développement équilibré de nos territoires», a-t-elle expliqué, tout en soulignant que la gestion du pétrole et du gaz est un levier important. Pour Sophie Gladima, ce pétrole qui arrive ne doit pas être une malédiction, mais ça doit créer le bonheur des Sénégalais. «Des problèmes ne peuvent pas ne pas exister, mais mettons-nous ensemble et disons qu’il y a de l’espoir pour notre pays», a-t-elle laissé entendre.