Énergie – Fraude sur l’électricité : Le préjudice représente 3, 7 milliards

Le préjudice lié à la fraude sur l’électricité représente 3, 7 milliards de francs Cfa sur toute l’étendue du territoire national, a fait savoir le ministre de l’Energie, du pétrole et des mines, Birame Soulèye Diop, aux députés. Ces derniers l’ont interpellé hier sur la question, lors de l’examen du projet de budget de son département.
Par Dialigué FAYE – Réagissant à l’interpellation relative à la fraude signalée à la Senelec, le ministre de l’Energie, du pétrole et des mines a constaté que «c’est une situation particulièrement alarmante qui impacte beaucoup sa productivité». Il fera noter qu’il ressort d’un rapport d’audit 490 cas de fraude détectés seulement dans la région de Dakar, notamment à Pikine, occasionnant une perte évaluée à 13 515 Kw/h, soit 2, 6 milliards de francs Cfa. Birame Soulèye Diop informera qu’à la «date du 4 septembre 2025, le préjudice lié à la fraude représente 3, 7 milliards de francs Cfa sur toute l’étendue du territoire national, avant de révéler l’identité des délinquants supposés tels que les institutions, les restaurants et autres personnes privées bien connues. Tout compte fait, ses équipes suivent le dossier en relation avec les services compétents, notamment le ministère en charge de la Justice».
Sur le «Woyofal», le ministre explique que «la tarification n’a pas connu de changement depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau régime. En tout état de cause, c’est une situation qui nécessite une analyse approfondie de la question telle que demandée par le Premier ministre, laquelle permettra de trouver une solution structurelle qui tient compte des impacts que cela peut avoir sur les plans économique et social». S’il a reconnu que cette situation demeure préoccupante, le ministre fera noter «la fluctuation évidente de la consommation d’énergie entre les périodes de fraîcheur et de forte chaleur. Cela peut expliquer naturellement la variation constatée dans les factures des consommateurs entre ces deux périodes».
Il ajoutera que l’explication technique réside dans «la répartition des clients. Autrement dit, la tarification par tranche sociale et par niveau de consommation varie selon le type de clients catégorisés en domestique petite puissance, domestique moyenne puissance et professionnel petite, moyenne ou grande puissance.
Il a tenu à préciser que la consommation de 0 à 150 Kw/h est facturée à 91, 2 francs sans application de la Tva concernant la première tranche qui représente environ un million de ménages, et de 150 à 250 Kw/h, le client paie 136 francs. Il dira qu’au-delà de 250 Kw/h, l’usager est classé directement dans la troisième tranche, avant d’assurer que la communication dans ce sens sera renforcée par ses services, notamment la Senelec, qu’il engagera à venir devant la Commission de l’énergie et des ressources minières pour approfondir les réflexions autour de cette question».
Le ministre précise qu’«afin de procéder à la correction, ne serait-ce que pour trouver une solution conjoncturelle, ses services ont tenu vingt-trois (23) réunions techniques auxquelles il a lui-même souvent pris part, et les conclusions issues de ces travaux, qui impacteront entre 1, 5 et 1, 7 million de ménages, seront bientôt livrées aux plus hautes autorités qui accordent un intérêt particulier à la baisse des prix de l’électricité…».
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